Rendez-vous à cinq heures : Naissance de la Vierge

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La Naissance de la Vierge

La Naissance de la Vierge, attribuée à Sasseta, puis au Maestro dell Osservanzia, et enfin depuis peu à Sano di Pietro, est ma peinture préférée. Cette merveille absolue qui chaque fois continue à me fasciner, je l’avais découverte dans le petit musée d’Asciano en Toscane. Classique, elle l’est par son thème religieux imposé au Quattrocento, classique, elle l’est aussi par sa facture qui utilise encore les coloris de la peinture byzantine et des icônes : le rouge, le noir et le doré. Rien d’autre. Trois couleurs, la règle de la perfection …

Ce qui m’émeut est cependant ailleurs. L’artiste, malgré les contraintes de l’époque, réussit à faire une œuvre profane en cachette. Je la trouve même plus que profane, personnelle. Qu’a-t-il montré ? Qui sont les personnages ? Vers qui est attiré notre regard ? Ni vers Anne, la Mère de la Vierge dans son lit, ni vers Marie, le Nouveau Né divin pourtant au premier plan, ni vers les Saints auréolés. Non, notre regard est capté par une apparition lumineuse : c’est une jeune servante au visage souligné par l’ovale de la porte, vêtue d’une robe chamarrée magnifique et située au milieu de la scène comme si elle en était le personnage principal. Moi, je ne vois qu’elle et je crois que le peintre a volontairement peint son amoureuse qui passait par là, le jour de la Naissance de la Vierge.

Lorenzo dell’Acqua

2 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures : Naissance de la Vierge »

  1. Ah , Lorenzo , et son œil affûté … disons aigu extremement sensible….
    Gracias Lorenzo

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