¿ TAVUSSA ? (71) – Élections U.S. : on n’est pas près de le connaitre, le nom du prochain Président

Les élections présidentielles américaines auront lieu le 3 novembre prochain, en même temps que celles des représentants à la chambre, de quelques gouverneurs et sénateurs, sans compter quelques shérifs et plusieurs bibliothécaires.
Ni vous ni moi ne portons beaucoup d’intérêt aux scrutins secondaires. Ce qui nous importe, c’est de savoir qui sera le prochain président des Etats Unis.

Je ne vais pas évidemment pas me prononcer sur le résultat de cette élection, essentielle pour tout le Monde (vous noterez le M majuscule). L’histoire récente, ici, là et ailleurs, nous a appris à être modeste et prudent sur la question des pronostics en matière électorale.

Non, je ne vais pas faire ça, mais ce que je vais vous dire, c’est que le nom du prochain Président, vous ne ne le connaitrez pas le 3 novembre à 20 heures, ni même le 4, ou le 5. Et il se pourrait bien même qu’on ne le connaisse toujours pas la veille de l’Inauguration Day, le 20 Janvier 2021, jour de la prise de fonction du nouveau Président.

Et pourquoi cela, s’il vous plait ?

Pensez-vous vraiment qu’un Président qui a contesté les résultats d’une élection présidentielle qu’il avait gagnée ne va pas contester ceux d’une élection qu’il va peut-être perdre ?
Tous les moyens lui ont été bons en 2016, tous et bien davantage encore le seront en 2020 (et 2021).
Depuis des mois, il prépare sa future contestation des résultats, son leit motiv étant que le vote par correspondance sera une occasion de fraude massive pour les Démocrates. Il a d’ailleurs refusé de dire s’il acceptera le résultat des élections si elles lui à la tête de la Poste US de la désorganiser pour la rendre incapable d’assurer le service des votes par correspondance dans les temps, alors qu’en cette période de pandémie, le vote par correspondance est une solution à l’abstention.
A l’heure où j’écris ces lignes, il vient même de déclarer que « le résultat des élections pourrait bien ne jamais être connu ». 
Tout cela annonce de façon évidente une contestation certaine, virulente, désespérée, si le résultat ne lui est pas favorable.

Que se passera-t-il alors ? Comptages, recomptages, tribunaux, Cours Suprêmes des Etats, Cour Suprême Fédérale ?  On se rappelle de l’élection de Bush le Petit contre Al le Gore. Et pour quoi ? Pour du temps, du temps, encore du temps, tout le temps nécessaire à l’exaspération des électeurs, particulièrement des siens, le noyau dur, dont on connait le front de taureau. Pour faire monter la mayonnaise des manifestations.
Manifestations, contre-manifestations, Garde Nationale, Armée, FBI, NRA, tout cela risque de mal tourner.

Il y a déjà longtemps que j’ai écrit ici que « L’Amérique est mal partie » et que « Ce pays est au bord de l’implosion ». Il y a déjà longtemps que les Républicains ne parlent plus aux Démocrates et les Démocrates aux Républicains, et pas seulement entre politiques mais aussi entre citoyens. Dans les familles, l’Amérique se déchire sur Trump comme la France s’était déchirée sur Dreyfus. Mais pour l’Amérique, c’est plus grave. Dreyfus n’avait rien d’un dictateur en puissance et ne cherchait pas à devenir Président de la République.

Supposons maintenant, car le pire n’est pas toujours sûr, que l’Amérique désigne clairement son nouveau président en la personne de Biden. Supposons aussi pendant qu’on y est que les contestations de Trump fassent long feu.
Que pensez-vous qu’il va se passer entre le 4 novembre 2020 et le 20 Janvier 2021, période où Trump continuera à régner, avec Biden en arrière plan ?
Amnisties, grâces présidentielles, pardons vont se succéder pour protéger les amis. Nominations, contrats, commandes, vont se précipiter pour préparer l’avenir. Vous me direz sans doute que c’est ce que le Donald fait depuis presque quatre ans.

La seule chose qui me console quand je pense à tout ça, c’est que je n’y peux rien.

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