1er septembre

Le vent s’est levé. Force 4 sans doute. Il fait presque froid, un froid humide. C’est le vent du Sud-Ouest. Peut-être va-t-il pleuvoir bientôt ? Une serviette oubliée claque sur le fil.

Sous le grand séquoia, la vieille balançoire oscille. Les vélos sont rangés, la table de ping-pong repliée, à l’abri avec les chaises longues et le dinghy dégonflé. Devant la porte, les valises sont dressées sur leurs roulettes et les sacs appuyés contre le mur. Assis sur la coque d’un youyou retourné, il observe le manège des fourmis entre les aiguilles de pin.

Du pied, chaussé de cuir pour la première fois depuis presque un mois, il creuse dans le sable humide de la dernière pluie une ligne, gigantesque fossé en travers de leur parcours.. Inquiètes, perplexes, observatrices, les fourmis se sont arrêtées un instant ; elles ont reculé, puis avancé à nouveau jusqu’au contrefort de la faille. Trois ou quatre d’entre elles ont longé cette digue sans en trouver l’extrémité. Alors, par saccades, elles ont traversé la faille et toutes ont repris leur parcours.

Dans la maison, l’explosion d’une porte a été suivie d’une protestation excédée :  “…courants d’air, bon sang !”.
Le claquement d’un moteur diesel progresse derrière le mur de pierres sèches.
Une voix : “Les enfants, le taxi est là !”

1/09/2017 – Ile aux Moines

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