7 réflexions sur « La femme de Vialatte »

  1. Que croire ? La Bible ou Wikipedia? Faudrait savoir?

    Personnellement, je refuse catégoriquement de réduire la contribution (ou, dans ce cas, la non-contribution) des Sophistes au syllogisme qu’on leur attribue dans des écrits apocryphes.

    Beaucoup de philosophes, (que tu as déclaré ne pas apprécier sous prétexte que le style du maire de Bordeaux, Montaigne était imbuvable) depuis Platon (qui plagie abondamment Socrates, dernier des Sophistes puisque après avoir pris au sérieux l’injonction inscrite sur le fronton du temple de Delphe: « Connais-toi toi même » avoue finalement « ne rien savoir » juste avant de boire la ciguë qui lui permit de couper court au syllogisme posthume: « Socrates est un homme et si tous les hommes sont mortels, Socrates est mortel! » Il est mort, certes, mais pas en victime de la fatalité et donc du syllogisme! Sa mort n’est pas due au fait qu’il était un homme mais du courage qu’il a eu de se suicider quand et où il l’a décidé!)

    Tes philosophes haïssables, depuis Platon, disais-je, considèrent les Sophistes comme des anti-philosophes, des nihilistes qui ont engendré Nietszche, Heidegger, et entre autres, Bourdieu que tu adores aussi!

    Ce qui leur déplaît chez les Sophistes et leurs collègues teutons qu’ils qualifient de nihilistes est que ces derniers (comme Descartes d’ailleurs avec sa tabula rasa sur la chnouf de ses prédécesseurs) considèrent que les hommes ont toujours vécus dans les hallucinations qu’ils ont construites pour faire face aux adversités qu’ils rencontraient.

    Parmi ces hallucinations, fantasmes ou rêves figurent évidemment la sorcellerie, l’alchimie (avec ses formules dignes de la grammaire française), les fétichismes ou idolatries (Crépuscule des idoles), les religions poly et monothéistes (L’antéchrist), la raison (voir Freud que le philosophe populaire Michel Onfray foudroie de tous ses ordis) et même le triste savoir de nos si grands penseurs (Le gai savoir)!

    Pour les Sophistes comme pour ces nihilistes déconstructivistes, les discours ne se tiennent que par leur logique interne (grâce à la grammaire et autres systèmes de décryptages que l’histoire des peuples a façonnée) et leur cohérence avec les fantasmes et les hallucinations collectives des peuples qui les ont conçus. Mais en aucun cas il y a homologie ou isomorphisme entre les discours immanents (conçus et utilisés par les êtres humains) et les forces transcendantes du réel qui, par cette médiation des langues arbitraires, restent inaccessible à l’être humain (homme ou femme de Vialatte).

    Évidemment, cette approche critique débouche sur un certain relativisme (et donc sujet à être confondu avec le syllogisme) qui permet de nous demander ce qui serait arrivé du Dieu impoli et aussi mal léché qu’un ours québécois qui a eu l’indélicatesse, pour ne pas dire la grossièreté, de faire passer l’homme avant la femme dans la porte de l’Arche de Nohé qu’est notre vaisseau spatial terre.

    De plus, aurions-nous connu cette légende si les auteurs évoqués dans « Who Wrote the Bible » de Richard Eliott Friedman (Harper SanFrancisco, 1987/1997) n’avaient pas vu le jour ou si nous, nous étions nés, un peu plus loin à L’Est d’Éden en Inde ou en Chine et exposé aux religions de cette région comme le Daoïsme, le Bouddhisme et l’Hindouisme que nous révèle le volume I de la « Norton Anthology of World Religions » compilé par Jack Miles, David Biale, Lawrence S. Cunningham & Jane Dammen McAuliffe (les 2 volumes font 1991 p. et viennent de sortir des presses de la WW. Norton & Co. pour la modique somme de 100$)

    Comme je l’ai déjà écrit dans ce journal, j’adore les Sophistes principalement parce que la majeur partie de leurs écrits a disparu. Ce qui laisse libre cours à l’imagination. (certains n’y voient qu’un syllogisme d’autres la clef de la liberté et de la responsabilité absolue des femmes et des hommes!)

    Quand à la logique d’argumentation que Philippe me propose ici, j’ai l’impression de me retrouver dans la peau du grand chef bédouin qu’incarne magnifiquement Anthony Quinn dans « Lawrence of Arabia » et qui répond à El Awrence qui vient de le coincer dans ses jeux de corruption avec les Turcs: « Your mother made it with a scorpio! » (Évidemment cela reste une métaphore pour la vanne qui se situe aux antipodes de la réalité puisque j’ai bien connu les adorables et irréprochables parents de Philippe)

  2. « La grammaire explique l’ordre du monde ». Cette conclusion a tout du sophisme, mais c’est bien toi qui nous l’attribue, à Rebecca et à moi, par un raccourci audacieux, une ellipse vertigineuse. Non, la grammaire n’explique pas, mais elle permet, en fonction de la place des mots et de leur orthographe, de déchiffrer le sens des phrases. (Ô imprudent que je suis, je viens de souffler sur de vieilles braises mal éteintes). Mais la question n’est pas là.
    Il est curieux que tu aies vu un sophisme dans nos réponses. Moi, je l’avais plutôt vu dans la question :
    « A quel moment les rédacteurs de la Bible qui ont créé ce Dieu qui a créé l’homme avant la femme sont-ils apparus? S’il n’y a pas eu de femmes pour les engendrer, seraient-ils alors sortis de la cuisse de Jupiter? »
    En effet, cette conclusion sous forme de candide interrogation voulait clairement et ironiquement mettre en contradiction l’affirmation de la Bible selon laquelle la femme a été créée après l’homme et celle que des hommes ont rédigé la Bible. Autrement dit, on raconte que ce sont des hommes qui ont rédigé la Bible, mais la femme a été créée après l’homme ; par conséquent, il est impossible que ces rédacteurs aient été engendrés par la femme. Ils l’ont donc été par la cuisse de Jupiter. Donc tout cela est ridicule.
    Si ceci n’est pas un raisonnement à la logique fallacieuse, autrement dit un sophisme, alors je ne croirai plus jamais wikipedia. (Tu aurais d’ailleurs pu prolonger le raisonnement en affirmant comme établi de cette manière que l’auteur de la Bible, c’était Bacchus.)
    En attendant, je maintiens qu’il n’est pas nécessaire, qu’il est même rare que les auteurs d’un livre soient nés, ou aient été créés avant les évènements qu’ils racontent. Les auteurs de science-fiction, d’auto-biographies et autres poètes assimilés remplissent cette condition, mais les historiens et autres conteurs, non.

  3. C’est donc la logique discursive, la grammaire qui explique l’ordre du monde! Mes amis, les Sophistes, ancrés dans l’Antique Démocratie grecque, ont donc tout bon quoi qu’en disent nos nouveaux philosophes!

  4. J’ajouterai à la réponse de Rebecca à René-Jean que la question de savoir qui aurait créé les rédacteurs de la Bible ne se poserait que si celle-ci était une œuvre de science-fiction, redigée donc avant les événements qu’elle raconte. Alors, Verne, Bradbury ou Asimov ?

  5. Dès les premières phrases de la Bible, au passé simple, avec des phrases comme « Et la lumière fut » , les rédacteurs se placent en postériorité.
    On en revient donc à l’homme créé avant la femme , par Dieu, à partir d’argile pour l’un et d’une côte pour l’autre. Ce sont leurs descendants, hommes et femmes ensemble, qui ont créé les rédacteurs. Pour ceux-là, donc, la « méthode habituelle » fut employée. Pas besoin donc de mutiler ce pauvre Jupiter.

  6. La question alors est: « à quel moment les rédacteurs de la Bible qui ont créés ce Dieu qui a créée l’homme avant la femme sont-ils apparus? »
    S’il n’y a pas eu de femmes pour les engendrer, seraient-ils alors sortis de la cuisse de Jupiter? (il y a là une belle piste pour résoudre la polémique sur la pro-création assistée!)
    Tout reste à être démontré!
    incommunicablement vôtre

  7. Mr Vialatte se fourvoie puisque, d’après la Bible, l’homme fut créé avant elle.

    Donc, mister Vialatte, je vous suggère d’amender votre citation ainsi…. « La femme remonte à la plus haute antiquité, mais pas autant que l’homme. » CQFD

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *