Mon oncle d’Amérique – Critique aisée n°205

Critique aisée n°205

Mon oncle d’Amérique
Alain Resnais – 1980
Gérard Depardieu, Nicole Garcia, Roger Pierre

L’autre jour, sur Netflix et mon canapé, j’ai vu Mon oncle d’Amérique.

Mon oncle d’Amérique, c’est un film d’Alain Resnais de 1980. Très gros succès commercial à l’époque, célébré comme un chef d’œuvre encore aujourd’hui (par Les Inrocks, notamment), Dans les rôles principaux : Gérard Depardieu, Nicole Garcia, Roger Pierre, Pierre Arditti, Marie Dubois.

Mon oncle d’Amérique est un film didactique, choral, expérimental et ennuyeux.

Quand je suis allé sur Wikipédia pour chercher l’année de sortie, je l’ai vérifiée deux fois avant de l’accepter : 1980 ! Je lui aurais donné 15 ans de plus. Quand on dit de quelqu’un qu’on lui donnerait 15 ans de plus, cela veut dire qu’il vieillit mal. Mais ce n’est pas le cas de Mon oncle… : Mon oncle d’Amérique n’a pas mal vieilli, il était vieux au départ.

Sur un prétexte scientifique souligné par des images de rats de laboratoire commentées par un neurobiologiste, on assiste à trois histoires entremêlées, histoires d’amour, d’ambition, et de ratage.

Dans des situations qui sont une succession ininterrompue de clichés, sur des dialogues en phrases toutes faites, les comédiens jouent à plat. Comme beaucoup d’autres réalisateurs de la nouvelle vague (y compris souvent le grand Truffaut), Resnais a sacrifié à cette mode d’une direction d’acteur complètement plate, (à moins qu’il n’ait pas su faire autrement, voir l’Année dernière à Marienbad).

Avec ce film, j’ai eu l’impression de regarder des comédiens caricaturant des mauvais acteurs en train de mal jouer une mauvaise pièce. Ce qui est piquant, c’est que ces mauvais acteurs jouant une mauvaise pièce, c’était justement le thème de l’un des sketches de Roger Pierre à l’époque où il faisait rire avec Jean-Marc Thibault. Roger Pierre, justement, tient le pompon : c’est celui qui va le plus loin dans la caricature, mais je crains que ce ne soit pas volontaire. Je vous jure que c’est vrai : au moins trois fois durant le film, j’ai éclaté de rire en le voyant prendre des poses.

Depardieu est sans expression, comme souvent et Arditi, pas très bon, comme assez souvent. Marie Dubois, déjà abimée par la maladie, est pathétique. La seule personne qui s’en sorte dans cette affaire, c’est Nicole Garcia, absolument lumineuse.

Une excellente idée, cependant : l’insertion dans le film de quelques très courtes séquences de films de Jean Gabin et de Jean Marais, pour exprimer les pensées des personnages ou les modèles qu’ils voudraient suivre. Mais c’est tout ! Ça et Nicole Garcia !

 

 

3 réflexions sur « Mon oncle d’Amérique – Critique aisée n°205 »

  1. Si, si. Comme je l’ai dit, ce sont trois histoires qui s’entremêlent. Il se passe donc trois fois rien.

  2. Rassure-moi : il ne se passe rien dans le film n’est-ce pas ? Habituel chez Resnais.

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