7 réflexions sur « Don Quichotte »

  1. Le temps m’a manqué l’autre soir pour en finir avec mes explications concernant le noble et fier chevalier errant hidalgo Don Quichotte de la Manche confronté à ces moulins d’un autre âge, scrogneugneu!
    L’artiste, que je salue au passage, a placé le chevalier en bas à gauche, le dos tourné aux moulins. Mais, car il y a toujours un mais, un toutefois, un cependant ou un néanmoins pour venir contrecarrer une proposition, l’eut-il placé en bas à droite, mon imagination s’eût certainement débridée dans un sens contraire. Le noble hidalgo, après une longue errance l’ayant conduit jusquà ces mornes plaines du Nord où, lui avait-on dit, se trouvaient des ennemis venus d’ailleurs, des ennemis inconnus, gigantesques, monstrueux, non plus blanc et rond, presque amicaux sous le soleil du sud avec leurs chapeaux pointus, mais des ennemis avec une tête nue, oblongue, avec un corps filiforme trente fois plus haut que sa frêle lance, avec des bras démesurés, non plus au nombre de quatre mais de trois signifiant une atrophie du quatrième par une modification génétique du fait de son inutilité pour se mouvoir lentement avec le vent du Nord venu de Belgique, eh bien le noble hidalgo eût été cette fois face à un tout autre destin. Eût-il été audacieux et fou à la fois, son aventure eût-elle trouvé là quelques chances de succès ou bien eût-elle perdue toute espérance? Eh bien moi je sais, car j’ai lu le châpitre 28 du tome 2. Je sais que le noble hidalgo eût traversé la morne plaine de droite à gauche, lentement, car Cervantes a complété la phrase qui commençait par « se retirer n’est pas fuir » par « la valeur qui va jusqu’à la témérité est plus près de la folie que du courage ». Salut l’artiste!
    Je m’arrête là et souhaite à tous un très Joyeux noël.

  2. Merci Philippe. La phrase en question « se retirer n’est pas fuir » sur la quelle s’interroge René Jean est bien prononcée par Don Quichotte en réponse à son valet Pancha au châpitre 28 du tome 2. Si je l’ai reprise ici, c’est parce que sur la photo du parc éolien, la petite vignette en bas à gauche (magnifique dessin de Picasso soit dit en passant) pourrait laisser penser que Don Quichotte fuit lâchement devant les sinistres moulins géants. Non, il n’en est rien, Don Quichotte n’est pas un lâche, il se retire crânement car il sait la différence entre la témérité et le courage. C’est bien là une leçon de sagesse.

  3. Bon! Si C’est écrit, inch-allah! (sic d’ignorant) ou « alea jacta est » (là, je me souviens!)
    J’ai peut être, à tort, associé de trop près Don Quixote à Sysiphe qui lui, est toujours à l’œuvre! (selon la mythologie grecque écrite, donc aussi crédible que la Bible)
    Sur le fond, on est bien d’accord, prendre sa retraite peut ne pas être une fuite… du moins j’espère!
    Et même sur le terrain militaire, le Pen qui ne connaît que l’histoire de l’armée française qu’il a vécu, les retraites russes devant Napoléon et Hitler ont plutôt fait fuir ces deux tyrans.

  4. Je voulais laisser le soin à Pat-Sue de répondre à la question qu’à soulevée « se retirer n’est pas fuir », mais puisqu’il tarde à le faire, voici :
    C’est une phrase prononcée par Don Quichotte lui-même.

  5. Don Quichotte se retire bien…. Puisqu’il part ensuite cers de nouvelles aventures. Non?

    En tout cas, il en ferait une tête, le vieil halluciné, s’il voyait à quoi ressemblent les moulins et les éoliennes (ce qui n’est pas kifkif du tout, mais dont les versions existaient toutes deux de son temps) de nos jours… De grosses minoteries industrielles, sans un pan de toile en vue, pour les uns; de hauts géants blancs démesurés et dégingandés, pour les autres.
    Hors… Cette photo est amusante, hormis pour le fait qu’il ne s’agit bien entendu pas de moulins.

  6. Don Quichotte et Sisyphe me semblent admirables!
    Rompre sa lance contre des moulins à vent qui obstruent la vue de l’espoir à l’horizon, remonter péniblement un rocher corinthien qui retombe inexorablement d’un côté ou de l’autre des crêtes et des sommets des Carpates est une noble façon de vivre intensément son voyage, sa pérégrination, son odyssée terrienne pour ne jamais devenir un « parvenu » bourgeois-non-gentil-homme confortablement assis sur sa cagnotte.
    La fin n’est intéressante que par les moyens qu’on se donne pour chercher en vain à l’atteindre! Si, par malheur, nous y parvenions, plus rien ne la justifierait!
    Les plus beaux rêves (hallucinations, fantasmes, idéologies) révolutionnaires sont toujours anéantis par les institutions (administrations, bureaucraties, etc.) érigées comme un monument aux morts ou un arc de triomphe (c’est kifkif), sur les retombées de la révolution aboutie ou emboutie (c’est kifkif!).

    Je ne comprend pas très bien la fin du commentaire de PatSue.
    Je ne me souviens pas que, de leur vivant, Don Quichotte ou Sisyphe (qui est d’ailleurs condamné à l’éternelle perpétuité, – le pire des châtiments -) se soient « retirés! »
    Pour ma part, contrairement à grand papa Lepen qui, lorsqu’on lui demanda quand il allait enfin prendre sa retraite répondit, en se réfugiant dans le jargon militaire qui maîtrise sa pensée, que la retraite ne sonnerait jamais dans son camp ou dans sa famille (c’est kifkif!), je me réjouis d’être retraité des distractions nécessaires à ma survie quotidienne pour enfin pouvoir me livrer corps et âmes à la chasse aux moulins (je préfère celui d’Alphonce Daudet à ceux des écolos) et au pelletage des neiges éternelles des Appalaches émoussées de l’Est canadien (6 mois sur 12).

  7. Excellente allégorie! Il a du boulot à faire Don Quichotte, il n’y arrivera pas, mais « se retirer n’est pas fuir ».

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