Journal de Campagne (10)

Journal de Campagne (10)
Mercredi 25 mars 2020 – 16h47

En Amérique, il s’en passe des choses.

Le Donald trouve que le COVID-19, ça va bien comme ça, que quinze jours de pseudo-confinement, c’est mauvais pour la Bourse — et que si c’est mauvais pour la Bourse, ce n’est pas bon pour lui —  et que l’Amérique doit retourner au business as usual avant Pâques, le 12 avril prochain, et qu’avec un peu de Chloroquine, ça va bien se passer ;

Bien entendu, tous les experts scientifiques, les autorités sanitaires, et les expériences étrangères lui disent que ce serait une folie de lever ou même de ne pas renforcer les mesures de restriction. Les mêmes lui disent aussi que les essais sur la Nivaquine sont encore en cours, que l’on ne connait encore ni la posologie ni les contre-indications de cette molécule et qu’il serait hautement imprudent d’encourager les Américains à cette automédication.

Mais on connait l’estime du Donald pour les experts en général, sa position de départ et de principe étant « L’expert, c’est moi. » Sue la Chloroquine, il leur a répondu : “I’m a smart guy. I feel good about it.” (Je suis un type malin. J’ai un bon pressentiment).

Si en réalité les décisions de confinement ne dépendent pas de la Maison Blanche mais des Gouverneurs de chaque état, on sent bien qu’en faisant croire à l’existence d’un traitement et en comparant le Covid-19 à une simple grippe, le Donald veut pousser les Américains à retourner à une vie normale d’ici une quinzaine de jours, de manière à ce que le business reprenne.

Sans que les mots soient prononcés, cette volonté présidentielle résulte de ce système d’équations :

a) davantage d’argent = davantage de business
b) davantage de business = davantage de contacts.
c) davantage de contacts = davantage de contagion
d) davantage de contagion = davantage de morts

donc
davantage d’argent = davantage de morts
C.Q.F.D.

Allez, les gars ! Au boulot !

Pour illustrer ce texte, je n’ai pas pu choisir entre ces trois images, celle du taureau buté, celle du Donald vantard et celle du chien crétin. Alors, je vous donne les trois:

12 réflexions sur « Journal de Campagne (10) »

  1. Si ça marche, pourquoi ne pas prendre sa pilule quotidienne, comme en pays paludéens, pour les gens exposés comme les chauffeurs de taxi, conducteurs de train, policiers…

    Pour 2 ou 3 mois sur prescription, maximum.

    En attendant, souhaitons que la chloroquine aura stabilisé la courbe des décès.

    Autre remède, la psycho à la Donald, càd l’auto-persuasion :

    « La plaisanterie a assez duré. Tout le monde au boulot d’ici le 15 avril ! Coin-coin ! »

  2. Extrait de France-Info : « Annoncée par Olivier Véran dans des cas « graves », l’autorisation d’utiliser la chloroquine pour traiter le Covid-19 est parue au Journal officiel ce jeudi.
    Dans un décret paru ce jeudi, le gouvernement autorise et encadre, comme annoncé par le ministre de la Santé Olivier Véran, que « l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d’un médecin aux patients atteints par le Covid-19 ».

    Cela doit se faire « dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile ».

  3. Tous ceux qui sont allés en Afrique ou ailleurs sous les tropiques ont pris régulièrement de la Nivaquine ou l’autre médicament contre le paludisme dont j’ai oublié le nom. Ce que moi, et beaucoup d’autres, ne savent pas encore c’est à quel dosage, fort ou faible, à quelles fréquences, avec quoi, combien de temps, et toute cette sorte de chose.
    L’attitude trumpiste me fait penser à ce discours d’un homme politique dont je ne connais pas le nom :
    « Nous étions au bord du gouffre. Nous avons fait un grand pas en avant ! »

  4. Oui, mais c’est l’utilisation à fort dosage qui pose problème car à faible dosage, il est utilisé contre le palu depuis longtemps, avec efficacité semble-t-il.

    Moi-même je l’ai utilisé à petite dose contre le palu, quotidiennement, en Guyane (camp forestier – année 67). RAS.

  5. Avoir raison au pifomètre, juste parce que comme il dit, « I’m a smart guy. I have a good feeling.« , ce n’est pas avoir raison. La Chrloroquine est en étude depuis des mois, non pas pour la trouver comme médicament, mais pour voir si elle est efficace, si elle a des effets secondaires (cela s’est vu dans les médicaments !) et à quelle dose, accompagnée de quoi elle doit être prise pour soigner.

  6. Oui, c’est de la démagogie ras des pâquerettes, car c’est ce que le peuple veut entendre.

    Il faut rassurer et là tout est permis, y compris un certain cynisme.

    La chloroquine ? Et s’il avait raison, pas complètement certes, mais en partie ?

    Alors ici, on aura perdu trop de temps.

  7. Attention, ne pas confondre statistiques et sondages. Les sondages sont de fausses statistiques, on peut leur faire dire n’importe quoi (les medias sont les grands spécialistes), les réponses des sondés dependent des questions posées (ouvertes ou fermées notamment), il y a mille raisons de s’en méfier. Ils servent surtout à des fins spéculatives, aux péroraisons des commentateurs des médias, et ils sont régulièrement contredits par les faits. Les statistiques s’occupent des faits.
    Le fait que Trump a commis quelques 3 ou 4000 mensonges depuis son élection est une statistique. Un sondage qui le donne Trump gagnant en Novembre (comme ce fut le cas pour Hilary) est un pari mais c’est pas une statistique. Heureusement!

  8. Ne pas confondre arithmétique et statistiques. Et de toute façon, aux nouvelles de de soir, il y a toujours plus d’Américains pour approuver Trump dans sa gestion de la crise que pour le désapprouver. Ça, c’est de la statistique. Étonnant, non ?
    C’était la minute de Monsieur Cyclopède.

  9. Je ne vois pas ici un problème d’arithmétique en dépit du signe = (égal) car il s’agit d’une question de réciprocité, c’est à dire une corrélation. Pour chacune des quatre relations prises indépendamment , a, b, c et d, la réciprocité, ou corrélation, me semble évidente, facile à établir statistiquement et illustrées par des équations mathématiques et des belles courbes traçables sur des beaux diagrammes à deux axes x et y. Toutefois, la démonstration des quatre correlations n’entraine pas automatiquement la corrélation entre l’argent et les morts. Celle-ci ne pourrait être établie indépendamment que par une simple analyse d’observations statistiques, comme précédemment, coefficients de détermination, regression linéaire, etc, autant de choses que je savais faire autrefois mais que j’ai oubliées maintenant.
    Je pense qu’Isaac Newton penserait comme moi.
    Quant à Trump, nous découvrons Trump le Piteux, et à l’échelle de la planète Trump le Lâche.

  10. Chronique animaliere : nos à mis NYorqais sont effondrés de la  » bêtise arrogante » du Donald  » eT ce  » cochon n à meme pas attrapé le virus »
    En revanche le dumbo anglais ( prince Charles ) » est corane, a defaut de la vraie couronne tant convoité … eT contaminé par un vulgaire Prince de rocher…
    Billet écourté pour Rv zoom avec la Normandie eT ses paisibles vaches….
    Au fait les œufs commencent à manquer à PAris , vite achetez des poules !

  11. Mon cher Bruno, en arithmétique, il faut être circonspect et se demander si, quand on a démontré que A = B, on peut en déduire ipso facto que B = A. En l’occurrence, la réponse est OUI, mais uniquement dans le cadre des hypothèses posées au départ, autrement dit des données du problème.

    Dans le cadre de ce 10ème Journal de Campagne, il faut être plus prudent. Contrairement au cas arithmétique évoqué ci-dessus, les hypothèses qui définissent le problème sous la forme de ce système d’équations ont, tout au moins à partir de la deuxième, un caractère temporel causal séquentiel, du genre « ceci entraine cela », autrement dit par exemple « faire davantage de business » égale (ou plutôt entraine) « davantage de contacts ». C’est donc en cascade que l’on descend de la cause d’origine, l’argent, aux conséquences finales, les morts.
    Inverser la dernière équation n’est pas innocent, contrairement à ce que les mathématiques s’obligent à être, et revient à conclure que « davantage de morts » entraine « davantage d’argent », sous-tendant ainsi une volonté de provoquer des morts dans le but de gagner de l’argent.
    Il y a là matière à polémique, ce à quoi je me refuse, on le sait, quand il s’agit de Trump.
    Et d’HIdalgo.

  12. J’ai oublié les connaissances de base de l’arithmétique, mais il me semble que l’égalité peut être énoncée dans un sens comme dans l’autre. Pourtant, s’agissant du cas particulier, j’aurais interverti la dernière égalité énoncée et écrit :
    « Davantage de morts = Davantage d’argent ».
    Ca change le sens en précisant ce que ce chien de Donald à derrière son front de taureau, non ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *