Journal de Campagne (8)

Journal de Campagne (8)
Lundi 23 mars 2020 — 16h47

Une semaine de Campagne. Faut-il dire déjà ou faut-il dire seulement ?
Donnons-nous encore une semaine pour nous prononcer.

*

De quoi vais-je vous parler aujourd’hui ?

D’abord de mon exaspération :
— devant tous ces crétins qui s’embrassent comme au 15 août sur les débarcadères des iles bretonnes,
— devant ces gens qui, entassés devant le Prisunic du coin, attendent son ouverture en discutant amicalement comme si de rien n’était,
— devant ces jeunes américains qui se saoulent de bière et de promiscuité sur les plages de Floride parce que Spring Break oblige,
— devant tout ceux dont les déclarations commencent par : « L’heure n’est pas à la polémique, mais… »,
— devant tout ce que je ne vois pas — parce qu’ici, il n’y a vraiment personne — mais qui doit vous exaspérer,
— devant les incessants aboiements du chien de nos nouveaux voisins…

Ensuite de mes interrogations :
— C’est pour quand, la sévérité sur le confinement ?
— C’est pour quand, l’annulation des jeux olympiques ?

Enfin de ce dont je me fous complètement :
— L’annulation des Jeux Olympiques !

*

Nouvelles de mon tas de bois :
Je pense ralentir un peu ces jours prochains. Non pas que la fatigue me gagne, mais c’est plutôt que je me demande ce que je ferai quand il sera achevé.
Peut-être le déplacerai-je d’un mètre ou deux…

On verra ça demain. Il y a le temps. Et je vous parlerai d’écriture en Campagne.

 

4 réflexions sur « Journal de Campagne (8) »

  1. Il me semble que le confinement transforme certains lecteurs en écrivains prolifiques!Je suis ton blog avec grand plaisir mais ça m’emmerde d’émettre mon
    opinion

  2. Peut-être une belle incitation à planter son jardin potager comme à la guerre car c’est la guerre, Emmanuel l’a dit.

  3. Comme hier, rien à signaler de particulier ici. Les bretons de par chez moi sont plutôt disciplinés et respectueux des recommendations barrières, sauf au rayon fruits et légumes du Super U local. Il y a quand même les quelques connards inéluctables qui crèvent les pneus de voitures 75, ou tag des slogans du genre « rentrez chez vous, n’apportez pas vos virus chez nous ». Ce genre de connerie ne s’éradique pas, il n’existe pas de traitements, ni de vaccins. Dieu merci, la maladie n’est pas transmissible.
    J’ai conscience de notre chance d’être confiné ici, encore que nous n’aurions pas été désespérés d’être confinés à Paris. Je tiens à préciser, pour me déculpabiliser peut-être, que nous sommes confinés en Bretagne à l’insu de notre plein grès, élections oblige, et que nous passons plus de jours par an en Bretagne qu’à Paris.

    Moi aussi je suis exaspéré, non suite au confinement mais surtout par tous les commentaires qui passent en boucle à la télé, que ce soit ceux des politiciens pleins de leurs arrières pensées, ceux des commentateurs des chaînes qui recherchent désespérément la polémique et entretiennent un climat anxiogène.

    Je suis exaspéré, mais c’est pas nouveau, par l’ineffable Trump dont je suit les péripéties sur CNN et le NYT. Après le menteur, l’immoral, l’indécent, l’inculte, la sombre brute appliquant sans complexes la loi du plus fort, aujourd’hui, ô surprise, je découvre « Trump le piteux ». Après avoir nié la dangerosité du covid-19, réalisant avec retard une opportunité de tirer parti de cette épidémie, il se voyait général en chef revenant tel César après avoir terrassé l’ennemi. Seulement voilà, la victoire lui échappe, ce sont les médecins et les scientifiques, les gouverneurs des états ou les maires des grandes villes, et même le falot VP Mike Pense, qui prennent le leadership et les honneurs et Trump est relégué au rôle de commentateur de choses qu’il ne comprend même pas. Il en crève et tant mieux. Dump Trump!

    Enfin, en ces temps impies, je fais confiance aux médecins qui font de leur mieux, et pour l’avenir je fais surtout confiance aux poètes:
    « Le poète en des jours impies
    Vient préparer des jours meilleurs.
    Il est l’homme des utopies,
    Les pieds ici, les yeux ailleurs.
    C’est lui qui sur toutes les têtes,
    En tout temps, pareil aux prophètes,
    Dans sa main, où tout peut tenir,
    Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue,
    Comme une torche qu’il secoue,
    Faire flamboyer l’avenir! »
    Victor Hugo, Les Rayons et les ombres.

  4. Journal de PAris
    Ici léger décalage horaire nous n en sommes qu à 6 jours eT demi de balcon…
    Difficile d être léger apres les deux très belles lettres d Italie…
    Hélas pour avoir vu régulièrement disparaître de la cuisine des hordes de fourmis, par la magie d une petite boîte ronde et les retrouver peu de temps apres ussi imperturbables et nombreuses , je ne suis guère optimiste sur un changement à court terme …
    Très vite le mouvement brownien va reprendre,
    eT de nouveaux vieux remplaceront les disparus à bord des bidets flottants et des charters tous azimut…
    Concrètement aujourd hui , nettoyage de grandes baies vitrées sans trace, une grande victoire!
    Communiqué la recette des œufs mollets a une de mes filles qui parle ébahie de réussite!
    Séance de lecture Cet am : le choléra selon Giono pour lui, Kundera eT son ironie profonde et décapante pour moi.Prague sous les soviétiques c était Kafka mâtiné d Ubu.
    ET puis bientôt , les info… Raout visionnaire ou savant fou?
    Tous sauvés par la nivaquine?
    Vu les queues devant le CHU de Marseille, y a intérêt à ce que ça marche, car le mètre de distance là bas  » peuchere » c est pour les parisiens…
    Apéro à l alcool à brûler donc?

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