¿ TAVUSSA ? (68) – Esprits forts et Covid-19

Il y a deux ans et une poussière, Philippe Meyer était viré de France Culture après avoir assuré pendant une vingtaine années l’émission politique la plus intéressante de Radio-France : L’ESPRIT PUBLIC. A la suite de quoi, il avait repris son émission en public, sous le titre LE NOUVEL ESPRIT PUBLIC, accessible uniquement en podcast (peau de caste, selon Ph.Meyer).
Je vous en avais parlé dans un texte que vous pouvez retrouver en cliquant sur ce titre :

Dernière heure : L’Esprit public ou Le Nouvel Esprit Public ?

Je reproduis ci-dessous une partie du message qu’il vient d’adresser à ses abonnés pour expliquer sa décision de ne pas réunir, pour cette semaine au moins, ses débatteurs  habituels.
Je vous livre cet extrait parce que dans la clarté, la précision et le respect de la langue française qui lui sont habituels, Philippe Meyer exprime exactement ma propre pensée, du moins pour ce qui est du premier paragraphe. Pour ce qui est du second, je veux bien le croire.

« (…) Jouer les esprits forts, fanfaronner et faire le bravache face à la maladie n’est pas une preuve d’intelligence ni de caractère, mais il ne s’agit pas ici de maladie mais de propagation. Il ne s’agit pas de ne pas être porteur de la maladie ou de ne pas la développer, il s’agit de ne pas en devenir un agent transmetteur, et donc, très souvent, d’infecter autrui sans avoir à subir soi-même les atteintes du virus. Nous savons par quels gestes, par quelles restrictions et par quelles abstentions cela passe. La lutte contre la propagation du Covid-19 est de notre ressort commun. En plus de nous protéger, nous en prenons notre petite part. Il y aura toujours des gens pour ricaner et pour assurer que ce n’est pas cette grippette qui va leur faire changer leurs habitudes. « L’obstination et ardeur d’opinion est la plus sûre preuve de bêtise, écrivait Montaigne, qui ajoutait : est-il rien de certain, résolu dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux comme l’âne » ?

J’ai, de longue date, des amis italiens et, en parlant avec les uns et les autres, je suis frappé de voir comment les plus indociles, les plus fantaisistes d’entre eux, frappés par l’ampleur et par la dureté de l’épidémie se plient aux règles de confinement édictés par leur gouvernement et attendent des autres qu’ils s’y plient avec la même évidence et, si possible, avec le même sourire. En outre, à part un épisode de ruée sur les rayons des supermarchés aux premiers temps de l’apparition du virus, rien, dans les comportements individuels ou collectifs qu’ils me décrivent ne s’apparente à une hystérisation de la vie sociale ni à ces manifestations où l’homme montre le plus égoïste et le plus veule de lui-même, à ces réactions que décrit si précisément Jean Giono dans son Hussard sur le toit, que je propose comme livre de chevet pour la période qui s’ouvre. (…) »

 

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