NOUVELLES DU FRONT (15) – 3/03/2020

LA BÊTISE AU FRONT DE TAUREAU

Nous avons, pour plaire à la brute,
Digne vassale des Démons,
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute ;
Contristé, servile bourreau,
Le faible qu’à tort on méprise ;
Salué l’énorme bêtise,
La Bêtise au front de taureau.

Mardi 3 mars

Virginie Despentes : Désormais on se lève et on se barre ! 

Eh bien, soit !

J’ai hésité à exposer  Virginie Despentes au pilori de ma chronique de la Bêtise au front de taureau. Virginie n’est pas bête. Elle hait, c’est tout. Mais si finalement, je crois bien que je vais la laisser là car, et c’est Konrad Lorenz qui l’a dit : « La haine rend non seulement aveugle et sourd mais incroyablement bête. » 

Il n’est pas question pour moi de répondre point par point à la tribune (1) que Virginie Despentes vient de faire passer dans Libération à propos de la dernière cérémonie des Césars, ni de démonter son argumentation élément par élément.
Ceci pour plusieurs raisons :

Première raison :
Sur le plan littéraire, je ne suis pas de taille. Pensez ! Un ancien membre (une ancienne membre ?) de l’Académie Goncourt.

Deuxième raison :
Comment répondre à une louve qui hurle avec la meute ? On ne m’entendrait pas.

Troisième raison :
D’argumentation à démonter, il n’y en a pas, juste une longue diatribe haineuse, utilisant l’amalgame, l’insulte, le mensonge, l’indignation, les préjugés, le pré-jugé, la logorrhée, l’hyperbole, l’emballement et tous autres moyens éculés des tribuns enflammés motivés par la déception, l’envie et la haine. Et paf !

Quatrième raison :
Passer une demi-heure à contester ce qu’elle a dit, si j’en étais capable, cela m’emmerderait (vous voudrez bien m‘excuser si j’adopte un instant le style de Virgine) et vous aussi, ça vous emmerderait.

Donc, je ne vais pas répondre à cette tribune. J’espère que vous n’êtes pas trop déçus.

Virginie Despentes, c’est un écrivain. Un écrivain reconnu, célébré, honoré, récompensé, vendu. Je n’ai d’avis ni sur son talent ni sur son œuvre. Je n’en ai rien lu.
Mais de ses chroniques, j’ai retrouvé celle-ci, parue dans les Inrocks au lendemain du massacre de Charlie :

« J’ai aimé mon prochain pendant quarante-huit heures.

J’ai passé deux jours à me souvenir d’aimer les gens juste parce qu’ils étaient là et qu’on pouvait encore le leur dire. J’ai été Charlie, le balayeur et le flic à l’entrée. Et j’ai été aussi les gars qui entrent avec leurs armes. Ceux qui venaient de s’acheter une kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que vivre à genoux. J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. J’ai aimé aussi leur désespoir. […] Je les ai aimés dans leur maladresse – quand je les ai vus les armes à la main hurler « on a vengé le Prophète » et ne pas trouver le ton juste pour le dire.

Jusque dans leur acte héroïque, quelque chose qui ne réussissait pas.

Il y a eu deux jours comme ça de choc tellement intense que j’ai plané dans un amour de tous. »

C’est dire toute la délicatesse de la dame et la justesse de ses sentiments.

Note 1 : vous pourrez trouver cette tribune sur le site de Libération en suivant ce lien :
https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212
Mais faites bien attention, c’est dégueulasse.

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