Intra muros – Critique aisée n°175

Critique aisée n°175

Intra muros
Alexis Michalik

Voici comment, au début du mois de mars 2019, je débutais ma critique aisée du succès théâtral de l’année, Edmond, la pièce d’Alexis Michalik. : « Il a tout pour plaire cet Alexis Michalik. Trente-six ans, sympathique, spirituel, brillant même, beau mec, auteur à succès, comédien plutôt à l’aise, tout pour plaire. Sans savoir qui il était véritablement, j’avais beaucoup apprécié son incarnation d’un ….. »

Ça partait plutôt bien comme critique, mais par la suite, pour Edmond, ça se gâtait pas mal : intrigue lourdement répétitive, fortement inspiré de « Shakespeare in Love« , « Thé à la menthe ou thé citron« , « Les faux british« , etc, etc.. Donc, je n’avais pas aimé la pièce. Elle a pourtant continué et continue encore une brillante carrière, ce qui ne laisse pas de ma surprendre.

Mais je ne suis pas rancunier, ou alors c’est que j’oublie facilement les mauvais moments, et c’est sans a priori et, de plus, sans aucune information sur la pièce que je suis allé voir « Intra-muros« , autre succès du même Michalik.

Je ne change pas d’avis sur Alexis Michalik : c’est un auteur intelligent, je dirais même malin, un très habile faiseur, et parfois même un truqueur. Mais ici, dans Intra-muros, les grosses ficelles, les stéréotypes, les complaisances n’apparaissent pas comme dans Edmond. Passées les dix premières minutes qui m’ont fait craindre le cliché maximal, la pièce démarre sur un bon rythme jusqu’à même parfois s’emballer. Du théâtre dans le théâtre, ça plait toujours et on sent là toute l’intelligence qu’a l’auteur de ce qu’aime le public. Mais contrairement à Edmond, où le passage de la réalité au théâtre était lourdement répétitif et grossièrement signalé, les transitions d’Intra-muros sont plus floues, plus subtiles, plus surprenantes. Du mélo aussi, pas mal de mélo, mais tellement noyé dans les artifices de la pièce qu’on s’en aperçoit à peine.

Pièce à multiples personnages, changement de décor à vue, musique live, la petite troupe (6 comédiens) se donne beaucoup et réussit parfaitement son coup.

Depuis le temps que vous lisez mes Critiques aisées, vous connaissez mon opinion générale sur le théâtre, plutôt mauvaise. Les applaudissements debout, les multiples rappels, je trouve ça la plupart du temps immérité, factice et lassant. Eh bien, ce soir-là, j’ai regretté que le régisseur, en baissant autoritairement le rideau après le troisième rappel, ne permette pas à la salle d’exprimer plus complètement sa satisfaction aux comédiens. Il faut dire que dix minutes plus tard, à 21 heures, le théâtre de la Pépinière enchainait sur une autre pièce.

Pour conclure, une pièce bien fabriquée et bien jouée, finalement, ça fait passer une bonne soirée, comme dirait Armelle Héliot.

Une réflexion sur « Intra muros – Critique aisée n°175 »

  1. Michalik semble tellement prolifique qu’il se glisse, dans de qui commence à apparaître comme une oeuvre, forcément pas mal d’imperfections. Encore faudrait-il qu’il fût fécond.

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