Dernière heure : Un socialisme porteur

Dernière heure : Un socialisme porteur
Mercredi 23 juillet

Il y a quelques jours, sur le site de France Culture, paraissait un article dont le titre était

« Socialiste » : comment ce mot vénéneux est devenu porteur aux États-Unis.

Son auteur, Chloé Leprince, jubilait visiblement à nous y expliquer que ce mot, encore maudit aux USA il y a quelques années, devenait accepté et même presque à la mode. Bernie Sanders, qui n’est pas totalement étranger à l’échec d’Hillary Clinton et donc à la victoire du Donald, se qualifiait lui-même de démocrate-socialiste. Il semble même qu’il persistera dans sa prochaine campagne.  Il y a encore peu de temps aux USA, socialiste était synonyme de communiste, de traitre à la patrie et selon cet article, le mot serait maintenant adopté par quelques élus locaux du parti démocrate qui, comme Chloé Leprince, le considère comme désormais porteur.

Mais porteur de quoi ?
Probablement d’une prochaine et nouvelle défaite démocrate aux élections présidentielles de 2020 et plus que probablement d’une réélection du Donald pour « four more years » comme ils aiment dire là-bas.

Mais pourquoi ?
Parce que si les démocrates ou même seulement une partie, même minoritaire, d’entre eux — par exemple Bernie Sanders ou les quatre congress women que l’on appelle The Squad et qui sont sorties de l’incognito par la grâce d’une nouvelle gaffe volontaire du Donald —  continuent à se coller cette étiquette de socialiste soi-disant porteuse mais  toujours honnie des Républicains, ceux d’entre eux, excédés par le Président, qui seraient prêts à voter pour un Démocrate à condition qu’il ne se déclare pas trop à gauche, iront se réfugier dans les bras du Donald par peur du socialisme.

Et pendant four more years, nous pourrons dire avec Chloe Leprince que le (mot) socialisme était vraiment porteur.
De poisse.

3 réflexions sur « Dernière heure : Un socialisme porteur »

  1. Oui, c’est bien ainsi qu’on l’avait compris, mais la confusion socialisme-communisme n’est peut-être pas fortuite : nous avons connu en France une vague de trotskistes rampants qui ont peut-être, depuis, mis de l’eau dans leur piquette. Reste que notre socialisme confiscatoire par les taxes laisse la propriété au peuple à condition qu’il travaille sept mois le l’année pour l’aparatchick qui gaspille à gros bouillons. Mais si acheter la paix sociale est la solution d’avenir, alors il faut s’y résigner. Socialisme de résignation, les paradis fiscaux ont de beaux jours devant eux.

  2. Ce qui compte dans les mots, surtout à notre époque de communication débridée où la parole du premier imbécile venu a autant de valeur que celle du deuxième ou du Nième, ce n’est pas leur signification, celle qui découle de l’étymologie ou du sens qu’a voulu leur donner leur inventeur, c’est l’image que le même premier imbécile venu se fait de ce mot.
    Pour l’imbécile d’outre atlantique, ignorant parfois volontaire de l’histoire, socialisme et communisme, c’est bonnet blanc et bonnet blanc, comme disait un grand humaniste.
    Durant les 100 dernières années — moins les vingt dernières — l’un des plus forts ciments de la société US a été l’anti-communisme, avec comme période culminante la Guerre Froide. Aucun américain n’oublie jamais Alamo, le Mur de Berlin, la Crise de Cuba, la Chaussure de Gorbatchev, (de même qu’aucun américain n’oubliera jamais les otages de l’ambassade US à Téhéran, mais c’est une autre histoire). Donc socialiste, aux USA, est un mot repoussoir et peu importe les efforts de Bernie Sanders, qui comme Nader autrefois, ne convainc que 10% des démocrates, chiffre faible mais suffisant pour faire gagner Bush ou Trump.
    Le socialisme, dans son acception européenne, n’avait rien à voir dans ma dernière Dernière Heure. (J’ai aussi quelques cailloux contre le socialisme européen, Mitterrandien ou Hollandiste, mais ce n’était pas le sujet.)

  3. Le socialisme est porteur d’une espérance : la solidarité.
    Mais comme en tout, la solidarité a aussi ses profiteurs : certains sont plus solidaires que d’autres, c’est à dire qu’ils entendent bien profiter de la solidarité sans beaucoup y contribuer. Et les bons contributeurs, qui ne sont pas nécessairement idiots, s’en rendent bien compte. De sorte que le socialisme finit par rassembler essentiellement des profiteurs de solidarité. Ca va un moment….

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