Tu seras un poète, mon fils…(Critique aisée 35)

Prends ta tête à deux mains,
Mon cousin,
Écorche la grammaire,
Mon p´tit frère!

Oublie donc l’orthographe,
Tête de piaf,
Et la ponctuation,
Tête de thon!

Truismes et clichés,
Stéréotypes, poncifs,
Use du pré-mâché!
Les lieux communs, ils kiffent!

Pars à leur découverte
Et puis, joyeusement,
Des portes grand ’ouvertes
Enfonce les battants !

Ensuite prends ton luth
Et tes allégories
Et tes anacoluthes
Dans ta catégorie:

Sois ange ou bien démon,
Romantique ou cruel,
Lyre ou accordéon,
Ou encore arc-en-ciel.

Muni des ces préceptes,
Maintenant écris-moi
Quelques phrases ineptes,
Des trucs bien à la noix.

Découpe-moi bientôt
Ces éléments sublimes
En tout petits morceaux
Sans rechercher la rime.

Personne ne comprend
Ce que tu voulais dire?
Injurie largement,
Méprise ou bien soupire,

Mais n’explique jamais
En mots intelligibles
Car déchoir ce serait
D’être compréhensible.

Si tu peux faire tout ça
Sans rire ni cannabis
Si tu peux, tu seras
Un poète, mon fils.

2 réflexions sur « Tu seras un poète, mon fils…(Critique aisée 35) »

  1. Si le poète est, comme le veut Baudelaire, un albatros de grande envergure, les lecteurs ordinaires sont des faisans, des dindons ou des poules mouillées, parfois des pans enroués, rarement des éperviers ou des vautours qui, au raz du sol des citoyens lambda, malmènent aussi le sens commun que nul ne saurait partager!

  2. Qu’est-ce que les poètes,
    Sinon de doux rêveurs
    Qui vivent dans leurs têtes
    Leurs rêves en couleurs?

    Il sont les grands oiseaux
    Dont parlait Baudelaire,
    Les albatros si beaux
    Fendant les nuées claires.

    Oui, leurs ailes, vraiment,
    Sont si démesurées
    Qu’ils volent fièrement,
    Loin des foules pressées.

    Pourquoi leur faudrait-il
    Ecorcher le language,
    En un jeu peu subtil
    Detruire leur image?

    Malmener les diktats,
    Les règles de grammaire,
    Nous faisons le constat
    Que ce n’est point à faire.

    Car notre beau français
    Sublime le poème,
    Gravant à tout jamais
    Des rythme que l’on aime.

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