Le voyage du petit Christian à Rome – 3ème partie

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Le voyage du petit Christian à Rome

Troisième partie

Livia

A notre arrivée à Rome, on a compris que la nouvelle maîtresse ce n’était pas une rigolote. D’abord, le premier jour, quand elle nous a vu arriver avec nos chouettes déguisements, des gilets pare-balles kakis avec des poches partout pour les garçons et des foulards à fleurs de toutes les couleurs pour les filles, elle nous a dit : « Je vous préviens, je veux bien faire guide touristique mais pas gardienne de troupeaux !». Du coup, les casquettes, on n’a pas osé les mettre sinon, je crois bien que Livia aurait pris le premier avion pour rentrer à Paris. A table, on ne pouvait même pas manger ce dont on avait envie. C’est vrai aussi que Richard, il était un peu agaçant parce qu’il voulait toujours quelque chose qui n’existait pas sur le menu et Livia, elle voulait lui faire comprendre que ce n’était pas possible et alors on perdait beaucoup de temps et quand Richard il était enfin d’accord pour prendre ce qu’il y avait sur la carte à condition de pouvoir goûter tout ce que les autres avaient dans leur assiette et bien il ne restait plus grand’chose au menu et le restaurant était près de fermer et le restaurateur il était pas content du tout parce que c’est pas tout ça, mais en Italie, on fait la sieste l’après-midi. Elle avait tort, la maîtresse et on lui a dit que ce n’était pas possible de discuter raisonnablement de nourriture avec Richard. Et puis aussi elle disait tout le temps que les parfums de glace qu’on voulait ils n’allaient pas du tout ensemble ! C’était vrai pour Francis qui voulait toujours Beaujolais, Vodka et Pastis mélangés mais pour les autres c’était moins évident comme pour Anne M qui voulait prendre Chocolat, Chantilly et Beurre mais elle, ce n’était pas pour embêter la maîtresse, c’était parce qu’elle faisait un régime. Et puis Livia, elle n’arrivait pas à nous reconnaître : elle confondait Christian le trésorier avec Francis le flambeur et ça a failli nous coûter un paquet de lires. Pour qu’elle reconnaisse Richard dans la rue, il a fallu qu’on lui mette sur la tête un parapluie de toutes les couleurs que Michèle avait interdit à Francis de porter sous peine de ne jamais acheter la fameuse maison de campagne où leurs amis viendraient les voir en vélo. Claudine, elle ne s’est même pas aperçue de la différence mais faut dire aussi que Richard il a souvent des trucs bizarres sur (et aussi dans) la tête et que, Claudine, elle n’a pas été souvent à jeun pendant ces cinq jours. Laurent, elle l’appelait Lucien et elle le reconnaissait uniquement au fait qu’il prenait des photos en tournant le dos aux choses intéressantes et puis elle a fini par comprendre que ce qui lui plaisait ce n’était pas Rome mais les bouches d’égout et les compteurs électriques. Du coup, elle a décidé de nous enfermer dans des églises baroques et on en a vu des églises baroques, plein !

Le petit déjeuner

Dès qu’ils sont sortis du lit (et même avant dit-on), Anne G et Casanova ont un comportement étrange et inquiétant : le petit déjeuner avec eux, c’est Rungis ! Même qu’une fois, Christian s’est plaint qu’il n’y avait pas de choucroute. C’est toujours les premiers arrivés et les derniers partis et quand il faut partir, ils ont tellement de regrets qu’ils mettent plein de nourriture dans leurs poches et tout le monde les regarde et c’est gênant et on a compris aussi pourquoi Anne avait acheté à Christian un gilet avec plein de poches partout. Laurent, qui a vu beaucoup d’estomacs dans sa vie, a dit qu’il serait curieux de voir la contenance de celui d’Anne G.Christian, qu’on appelle aussi Dustin Hoffman bien que ça n’ait rien à voir avec la calculette, il était aussi responsable des tickets d’autobus et il est devenu très copain avec le distributeur automatique qui parlait français et ce n’est pas étonnant parce que le distributeur rendait des billets de 2000 lires qui ressemblaient à des billets de 200 F.

 Le pied de Richard

Richard, quand il ne parle pas, qu’il ne mange pas et qu’il ne boit pas, en général, c’est qu’il est perdu. Mais ce n’est pas de sa faute. Le papa de Richard qui est très riche parce qu’il se fait payer en liquide, lui a offert pour son anniversaire un appareil de photographie très compliqué avec des boutons partout et bien plus beau que celui de Laurent à cause du pied. Mais le pied qui était très pratique et qui ne faisait pas beaucoup de bruit, sauf dans les églises, il lui fallait au moins dix minutes pour le monter et quand il était enfin prêt, eh bien nous, on était déjà parti ! Livia disait que ce n’était pas grave d’abandonner Richard n’importe où et qu’on verrait bien si Freud reconnaîtrait les siens. Mais Claudine, elle préférait quand même attendre Richard parce qu’elle disait qu’elle n’avait que moyennement confiance en Freud justement.

A SUIVRE…

Bientôt publié

6 Sep, 7 h 47 min Le voyage du petit Christian à Rome – 3ème partie
7 Sep, 7 h 47 min Nighthawks enfin expliqué – 1
8 Sep, 7 h 47 min Tableau 268

Une réflexion sur « Le voyage du petit Christian à Rome – 3ème partie »

  1. Toujours aussi savoureux…
    C’est un style en soi, qui exige de ne pas commettre d’erreur ou d’anachronisme. Exigeant, donc.

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