Le Chant du Loup – Critique aisée n°156

Critique aisée n°156

Le Chant du Loup
Antonin Baudry  – 2019
Omar Sy, Reda Kateb, Mathieu Kassovitz, François Civil

Si vous avez entendu l’émission du Masque et la Plume qui a fait la critique du Chant du Loup, vous avez pu vous croire un instant revenu au bon vieux temps de la gauche dominante et satisfaite, à la belle époque de l’entre-soi de France Inter et de ses pantoufles intellectuelles — époque et bon vieux temps révolus me dit-on, mais rien n’est moins sûr.

A entendre la cacophonie radiophonique des mots d’esprit et des éclats de rire moqueurs entre gens du même monde, vous avez pu vous croire un instant invité par erreur dans un vernissage d’art contemporain. La condescendance avec laquelle ces honorables critiques que sont Danièle Heymann, Pierre Murat et Xavier Leherpeur (avec une réserve sur l’honorabilité intellectuelle de ce dernier) ont traité du film n’a eu d’égal que le mépris rigolard qui imprégnait la présentation faite par Jérôme Garcin. Seule la gentille voix naïve de Charlotte Lipinska a osé dire le bien qu’elle pensait de ce film d’action, suivie en cela par un spectateur dont l’enthousiasme a réussi à surmonter la peur des quolibets de ce jury blasé.

On le sait, les films de sous-marin peuvent être parfois plutôt ennuyeux comme « L’Odyssée du Sous-marin Nerka » ou « Torpilles sous l’Atlantique« , très drôles comme « Opération Jupons« , tout à fait charmants comme « 20.000 Lieues sous les Mers« , extrêmement dramatiques comme « Das Boot« , plutôt conventionnels comme « USS Alabama » ou plutôt réussis comme « A la Poursuite d’Octobre Rouge« .

J’aurais classé « Le Chant du Loup » parmi les « plutôt réussis », si la densité et le côté exceptionnellement spectaculaire de ses vingt-cinq premières minutes ne le faisait passer d’autorité dans une nouvelle catégorie, celle des « très réussis ». Mais,  comme d’habitude et pour ne pas gâcher votre plaisir, de cette scène, je n’en dirai pas davantage.

Si la tension retombe un peu dans la deuxième partie du film, car on ne peut pas rester à un tel niveau sans risque pour la santé, le film reste d’excellente qualité, avec de très belles images, une bande son exceptionnelle et une intrigue nucléaire malheureusement tout à fait plausible. (Je ne parle pas ici de l’inutile et improbable intrigue amoureuse, plaquée artificiellement sur le scénario et sans aucun intérêt).

Quand on a dit ça, on peut ajouter que les acteurs remplissent leur contrat, avec une mention spéciale pour Reda Kateb que j’ai trouvé surprenant.

On peut aussi conseiller de ne pas attendre que Le Chant du Loup passe sur Canal+, à moins de disposer chez soi d’un Home Cinema dernier cri.

 

Bientôt publié

  • Demain, 8 h 47 min Big Bang
  • 26 Mar, 8 h 47 min Please do not disturb
  • 27 Mar, 8 h 47 min La traversée de Paris
  • 28 Mar, 7 h 47 min L’opinion des autres

 

 

 

 

Une réflexion sur « Le Chant du Loup – Critique aisée n°156 »

  1. C’est peut-être le film qui me réconciliera avec le cinéma français, après l’époque du Splendid qui m’en dégoûta, pensais-je, à jamais.

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