Cyrano de Bergerac – Critique aisée n°152

Critique aisée n°152

Cyrano de Bergerac
Edmond Rostand
Mise en scène de Denis Podalydès

Cyrano, c’est
La pièce la plus populaire du théâtre français
La pièce au rôle-titre le plus long du répertoire
La pièce la plus jouée
La pièce la plus longue
La pièce aux cinquante personnages
La pièce aux cinq décors grandioses
La pièce aux citations innombrables
La pièce au nez le plus long

Mais aussi, c’est
La pièce que l’on voit à onze ans
La pièce que l’on n’oublie jamais
La pièce que l’on revoit trois fois
La pièce qui soulève l’enthousiasme
La pièce qui fait aimer les vers
La pièce qui fait rire
La pièce qui émeut
La pièce qui rend jeune

Vous ne pouvez absolument pas rater ça !

Comme c’est dommage ! Vous l’avez raté. Vous avez raté le Cyrano de Denis Podalydès avec Michel Vuillermoz dans le rôle-titre. Vous l’avez raté à la Comédie Française, et je crains que vous ne l’ayez raté aussi au cinéma. C’est vraiment dommage, parce que, d’abord, voir la Comédie Française dans les cinémas Pathé, c’est presque mieux qu’au Palais Royal. Le confort, la vue, l’audition, le prix, tout ça…

Mais c’est surtout dommage, parce que le Cyrano de Podalydès était vraiment exceptionnel, par la mise en scène, les décors, les costumes et par Vuillermoz. Mais puisque vous l’avez raté, n’en parlons plus.

Si, encore un peu, juste pour ça :

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh! Dieu!… bien des choses en somme.

Tu marcheras, j’irai dans l’ombre à ton côté :
Je serai ton esprit, tu seras ma beauté.

Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui se veut confirmer,
Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer;

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul…

Non, non c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !

C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière !

Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.

Etc., etc…

ET POUR DEMAIN ET POUR APRES

  • 25 Fév, 8 h 47 min Malachite du Congo
  • 26 Fév, 8 h 47 min Qu’est-ce qu’on peut bien trouver dans la littérature ?
  • 28 Fév, 8 h 47 min Ah ! Les belles boutiques – 34
  • 1 Mar, 8 h 47 min La manducation des gnous

4 réflexions sur « Cyrano de Bergerac – Critique aisée n°152 »

  1. Pour moi, c’était Pierre Dux en 1956 au Théâtre Sarah Bernardt, aujourd’hui Théâtre de la Ville. Mais bien avant, on m’avait offert un disque 78 tours sur lequel était gravé la tirade des nez par Coquelin, le créateur du rôle. Je ne sais pas ce qu’est devenu ce disque. Je l’ai peut-être échangé pour un 45tours de Petula Clark. Ah ! Jeunesse, que de conneries on fait en ton nom !

  2. La première fois que je rencontrai la pièce, le rôle de Cyrano était tenu par Daniel Sorano. Depuis, elle personnifie pour moi le panache. Qui est une forme de politesse de l’héroïsme. Ou même une politesse devant la mort, une forme de la dignité.
    Bienheureux d’avoir tété à cette mamelle.

  3. Cyrano de Bergerac est bien tout ça. Pour moi c’est surtout la pièce dont on se lasse jamais, c’est la plus française, qui exalte la poésie dans le style, et dans les thèmes l’amour bien sûr, la fierté, la bravade, en un mot le panache, le mot de la fin. Elle a un équivalent dans le roman en prose, c’est Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier.

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