Question suivante ?

Quelle est la question qui n’a jamais été posée ?
Quand vais-je naître ?
Et quelle a été la réponse jamais donnée à cette question jamais posée ?
Quand tu cesseras de n’être pas !

Une réflexion sur « Question suivante ? »

  1. Question précédente: Quand vais-je naître?
    Réponse: Quand tu cesseras de n’être pas!

    Préambule ou Caveat: En espérant que le fruit de mes loisirs (étudiant français jusqu’à 25 ans puis américain de 27 à 29 ans, travail (« Many words! No deeds! ») au Canada de 6 heures par semaines (2 cours longs de 3 heures) congés de 4 mois par an, sabbatiques d’un an sur 7 et retraite à 62 ans) ne fasse pas retomber d’un cran (« understatement, » selon PatSue) le nouveau niveau intello. du JdC., je voudrais dire que la réponse à « la question suivante » qui précède ne me semble pas faire l’objet d’un consensus universel et surtout historique.

    Certes, comme ma profession d’étudiant à vie me donne beaucoup de loisirs… cela me permet de « penser » à ce que je pourrais bien faire et donc… à « être » sans rien faire! CQFD, selon René Descartes.

    J’ai donc bien la réponse: « si je suis » c’est que « je suis né » et, selon mon ‘acte’ de naissance (acte auquel je n’ai pas souvenir d’avoir le moindrement participé, ‘tout baignait’ alors pour moi dans le liquide amniotique) et selon mes papiers d’identité (qui me renvoient à moi-même si je m’oublie), je suis né à Paris, tout près de Pigalle, en juin 1942. Un très mauvais cru puisque c’est l’été de la rafle du Vel d’Hiv., moment le plus bas (dans tous les sens du terme) de l’histoire de France.

    Mais le néant (le « n’être pas! ») c’est quand?

    ‘L’être et le néant’ de Sartre ne nous dit pas si le néant c’est ‘avant’, ‘après’ ou même, pourquoi pas, ‘pendant’ que nous sommes.

    Certes, la plupart des ventriloques (prophètes hallucinés, prêtres illuminés, rabbins éclairés, mollahs ensoleillés, etc.) qui parlent à la place des divinités (plus hautes autorités imaginés par l’homme sur la question du néant post-mortem) évoquées un peu partout dans le monde et dont l’histoire a stocké les propos nous garantissent presque tous que le néant c’est ‘avant’ la vie.

    Après la vie, dit-on autour de nous, il y a des aiguilleurs du ciel qui assurent à nos âmes (les corps devenus cadavres sont oubliés. Puisqu’ils ne sentent pas bon on préfère qu’ils retournent au néant et les rares qui sont embaumés pourrissent plus doucement dans les pyramides qui gardent les odeurs). Convaincus de la distinction ‘chair/esprit’ que nous sommes, les âmes se voient donc aiguillées vers l’une des trois destinations suivantes: enfer pour celles et ceux qui ont consumé la vie par les deux bouts, le purgatoire pour celles et ceux qui le regrettent et le paradis pour celles et ceux qui n’en ont pas eu l’occasion. Pour les Chrétiens, les âmes des heureux élus se retrouvent à la droite de Dieu, le père; tandis que pour les Islamistes intégristes terroristes, ils sont envoyés au paradis pour être dépucelés par plus de 100 vierges mineures (selon l’interprétation des officiers de l’information israélienne).

    Bref, selon beaucoup de religions dont la fonction principale est de gérer l’après décès, le néant c’est bien avant la naissance. Il y a quand même un doute, parmi les religions dont j’ai entendu parler après ma naissance et avant ma mort, il semblerait que le Dieu des Chrétiens, Dieu le père soit éternel… Il était là avant le Big Bang de la naissance de l’Univers et sera encore là après le Little Bang de la mort de l’humanité. Pour lui, point de Néant! Mais son fils, Jésus Christ, était-il à ses côtés, au moins en esprit, lorsqu’il a confié à l’Archange Gabriel la mission d’aller féconder Marie (épouse de Joseph) avec son épée ondulée, garante de l’immaculée conception?

    Mais, chose certaine, selon ce dont je me souviens des saintes écritures, Jésus nous a promis l’immortalité de nos âmes et même la résurrection de nos corps après le jugement dernier consécutif au « little Bang » si nous suivions le mode d’emploi de la bonne vie d’ailleurs fréquemment revu et corrigé lors des rééditions qui ont été diffusées avant et après Gutemberg!

    Si nous sortons des religions et que nous tombons dans l’athéisme, les fidèles prétendent alors que nous nous moquons de la morale dont seules, les religions seraient garantes. Les croyants, pour illustrer leur jugement nous accusent d’être prêts à nous comporter comme des ‘scoundrels’ (autre anglicisme intraduisible) faisant reposer l’impunité de leur barbarie sur la conviction qu’après eux, ce sera le déluge, c’est à dire une forme aquatique du néant.

    Cela nous ramène directement à notre sous question: de l’après ou de l’avant la vie du néant? Selon l’expression « après moi le déluge! » dont les croyants affublent les mécréants qu’ils croient amoraux, le néant aquatique ou néant par l’O, se trouverait donc bien APRÈS et non avant la naissance et donc l’être! Mais cette croyance est attribuée aux rares athées.

    Pour les religions babyloniennes (la tour de Babel ou ‘comment sortir de la piscine du Biblos de Saint Tropez en parlant différentes langues’ [cf Le coup du Parapluie]), comme pour les religions grecques ou judaïques (voire les récents et féroces débats théologiques suscités par le film: Noahs’Arch où régnait en maître, Russell Crowe, spécialiste des histoire d’eau [cf: Master and Commander ou The Perfect Storm]) les déluges se sont donc produits bien avant nos naissances. Le néant mais un néant qui a existé sous la forme de déluges que les religieux placent chez les athées après la vie se serait donc bien produit, selon ces religions inscrites dans l’histoire de l’Occident, avant nos naissances.

    Mais il y a beaucoup plus probant pour situer le néant après la vie du corps et la vie de l’âme avant la naissance de ce dernier.

    À mon humble connaissance (ce n’est pas un ‘understatement’), c’est le dernier des Sophistes (mes anti-philosophes préférés – je suis communicologue -), Socrate (qui sait qu’il ne sait rien, sauf que sa mère était ‘sage femme’ [c’est écrit sur son acte de naissance]) et qui, par sa maïeutique, passa toute son existence à tenter de faire revivre par le corps et surtout l’esprit de l’homme, l’âme qui vivait intensément au paradis de l’intelligence avant de s’incarner dans ce corps humain! Si sa mère, sage femme, faisait accoucher les mères de leur bébé, lui s’est consacré à faire en sorte que ces bébés, devenus adultes, accouchent de la sagesse dont leur âme était porteuse avant de s’incarner en leur corps. Pour lui (beaucoup d’écrits des Sophistes ont disparu – et je m’en inspire fidèlement ici -), faire un enfant, c’est condamner à mort et aux supplices de l’existence une âme qui vivait intensément l’intelligence dans une éternité interrompue par les ébats des parents de son corps lors de la conception (qui pour les mortels est loin d’être immaculée).

    Comme j’ai l’intime conviction que toutes les idéologies religieuses ou philosophiques sont des hallucinations, – même ‘la main invisible de Dieu’ s’est révélée à Adam Smith, qui avec Ricardo sont les grands prophètes du Libéralisme -, confrontés que nous sommes à la surpopulation de la planète, mère de tous les maux, pourquoi ne pas retourner aux élucubrations de Socrate et ne faire des enfants que lorsqu’on sera certain que priver leur âme du bonheur éternel qu’elle connaissait avant de débarquer en Normandie ou ailleurs en vaille la chandelle et qu’ils puissent la brûler par les deux bouts en menant enfin la vie intense dont rêvait Nietzsche, sans attraper la syphilis.

    Croire que « le bonheur, le paradis, c’est APRÈS la vie » a amené l’homme à s’accoquiner avec la femme – plusieurs femmes simultanément pour les polychrones; les unes après les autres pour les monochrones, (et si la nature ne suffit pas, les médecins font maintenant pour vous des bébés dans des éprouvettes) pour projeter en dehors du paradis de l’esprit et de façon inconsidérée beaucoup d’âmes d’enfants dans ‘La société du risque’ qu’est la nôtre que nous décrit si bien le sociologue allemand, Ulrich Beck.

    Il est donc crucial de savoir où se situe le néant! Le mettre avant la vie, comme il est suggéré dans le JdC, est peut être fort dangereux!

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