Mon roman – 5

Mon roman
Je vais écrire un roman. Pour l’instant, je n’ai pas le sujet. Mais tout le reste est prêt. Voyez plutôt :

 1 – Titre et épaisseur de mon roman (déjà paru)

 2- Personnages de mon roman (déjà paru)

3 – Construction de mon roman (déjà paru)

4 – Dédicace et Exergue de mon roman (déjà paru)

5 – Critiques de mon roman

Pour mettre de mon côté les critiques en leur mâchant le travail et pour éviter les surprises, j’écrirai moi-même les critiques de mon roman et je les enverrai aux journaux. Voici les premières :

Le Figaro
Entre Soljenitsyne et Roux-Combaluzier , à mi-chemin de Thérèse Raquin et de la Porte d’Orléans, partagé entre « Le Dniepr coule toujours dans le même sens » et « Ascenseur pour l’échafaud » , ce court roman devrait donner satisfaction à tout le monde et déplaire souverainement aux autres.


Télérama
Tous les ingrédients d’un drame désopilant  sont réunis dans cette œuvre magistrale que l’on n’attendait plus d’un auteur que sa légèreté et son manque de conscience sociale nous avaient conduits à négliger jusqu’à présent. Mea culpa qusque tandem omnibus completis, comme disent les ophtalmologistes.

Biba
Je l’ai lu en 48 minutes, et je crois que j’ai tout compris.

Paris Match
… L’enfer du jeu, le sexe crépusculaire, l’élevage des otaries, la puissance des mouvements de foule, l’impuissance de la classe politique, le tout sous une chape de plomb provinciale, cette histoire ne pouvait que mal finir, mais en beauté.

La Revue des Deux Mondes
Bien que nettement situé dans l’école naturaliste, le dernier ouvrage de ce jeune auteur met en évidence toute l’influence Proustienne qui l’habite depuis longtemps. Alors que certains y ont vu un plagiat du roman posthume de P.G.Wodehouse, « Jeeves, vous êtes viré ! », nous avons pour notre part découvert une œuvre puissante et complexe, chargée de références audacieuses et de réminiscences amères, parsemée d’homéotéleutes périphériques et de polyptotes originales, puisée au plus profond de l’âme tchécoslovaque et de la conscience péri-urbaine. Ce que nous livre aujourd’hui l’auteur du trop fameux « Et vas-y donc, c’est pas ton père ! » (Prix Georges Feydeau 1948) est tout simplement contemporain.

Eh bien voilà, c’est fini ! La méthode est au point. Tout le reste est littérature.

 

2 réflexions sur « Mon roman – 5 »

  1. En ce qui me concerne, j’aimerais d’autant plus un roman critiqué dans une situation critique du fait d’une critique éreintante, que je n’aime pas les critiques qui l’ont faite.

  2. « La critique est la puissance des impuissants » Lamartine. D’après « Le Petit Menteur du Lauraguais ».

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