Mon roman – 2

Mon roman
Je vais écrire un roman. Pour l’instant, je n’ai pas le sujet. Mais tout le reste est prêt. Voyez plutôt :

 1 – Titre et épaisseur de mon roman (déjà paru: CLIQUER ICI)

 2- Personnages de mon roman

Leur nombre
Dans mon roman, il n’y aura que quatre personnages. Pourquoi ? Parce que ma propre expérience m’a montré qu’au-delà de ce nombre, le client — car le lecteur n’est rien d’autre qu’un client, n’est-ce pas ? — ne s’y retrouve plus : quand un personnage réapparait après plusieurs pages d’absence, le lecteur ne sait plus très bien qui il est et il doit revenir en arrière pour se le rappeler. Ça le fatigue et ça l’énerve. Or, il ne faut ni fatiguer ni énerver le lecteur. Je me limiterai donc à quatre personnages. Ou alors, si l’intrigue devait absolument en nécessiter davantage, j’ajouterais à la fin du livre un annuaire. Pour chaque personnage, j’y rappellerais ses principales caractéristiques, son état civil, les grands traits de sa personnalité et la façon dont il est lié aux autres.

J’avais failli opter pour des notes de bas de page, par exemple :

(…) Après avoir pris un copieux petit-déjeuner, Eric1 tua Françoise2 de quatre coups de revolver et partit pour le Guatemala3.(…)
——————————————————————
(1) : Fils de Marcel, amant de Françoise
(2) : Épouse de Marcel
(3) : Pays d’Amérique centrale entouré par le Mexique, le Belize, la mer des Caraïbes, le Honduras, le Salvador et l’océan Pacifique. Capitale : Guatemala

mais on m’a convaincu que cette solution alourdirait la lecture, sans compter l’augmentation du coût de composition typographique. Alors, va pour le lexique. Ça serait bien aussi d’ajouter une photo.

Leur nom
Les personnages de mon roman auront des noms étranges — Klapouchnereva, Hawalbumpil, Gmahf ­­— ou­ inexistants — Pramour, Vrante, Plicau — ou fabriqués de manière aléatoire par un logiciel spécialisé L&J7@@, Roger, Poïu — afin qu’aucun de mes amis, de mes parents ou de mes voisins ne puisse s’y reconnaître. Un truc qui serait bien serait de les appeler Lui, Elle, L’Autre et, s’il fallait vraiment un quatrième personnage, Non-Pas-Lui-L’Autre. Comme ça, il n’y aurait pas moyen de se tromper, sauf si mon roman devait être une comédie bourgeoise, où tout le monde trompe tout le monde.
Ou alors, je prendrai des noms normaux, mais je leur ajouterai une épiclèse comme dans les récits homériques. C’est pratique parce que ça permet de les définir à chaque fois : Robert le philosophe, Marie-Jo les belles cuisses, Pierre-Charles aux mains moites. En plus, si mon roman devait se passer dans le Milieu, ça ferait vraiment couleur locale : Robert le Chafoin, Marie-Jo des Fortifs, Pierre-Charles 45 Magnum.

 

6 réflexions sur « Mon roman – 2 »

  1. Ben oui! Le titre, la réputation de l’auteur, le poids du livre, l’exergue en quatrième de couverture, l’incipit, important l’incipit, détermineront l’envie de lire la suite ou pas. Après, viendront la critique, le libraire peut-être (non, pas Amazon!), le bouche-à-oreille, etc…
    Et maintenant, que vais-je faire, comme chantait Gilbert Bécaud, évidemment, j’attendrai, comme Dalida.

  2. Ça y est ! J’ai rajouté un paragraphe sur l’incipit. La 4ème partie de ce manuel s’intitule maintenant Exergue, dédicace et incipit. A paraitre bientot.
    Merci Jim.

  3. Nom de Dieu ! L’incipit ! Je crois bien que j’ai oublié l’incipit ! J’ai pensé à l’exergue, à la dédicace, mais l’incipit, non ! Je ne sais pas si j’aurai le temps d’y penser. C’est qu’il n’y a pas que l’écriture dans la vue d’un romancier, quand même !

  4. Si je puis ajouter mon grain de sel, marin de Guérande bien sûr, je préconise moi aussi de faire simple, le plus simple possible, sans surcharge, un vocabulaire de tous les jours, des phrases courtes, sujet-verbe-complément, ça suffit, moins de 250 pages comme pour les bons romans policiers traditionnels me semblait bien, surtout que l’auteur ne se laisse pas entraîner malgré lui dans un pavé de 1000 pages comme pour les nouveaux romans américains qui cherchent à en donner au lecteur pour son argent (comme pour la bouffe), un titre engageant, ceux proposés précédemment me semblaient aller dans la bonne voie, pour les personnages j’adhère au nombre de quatre avec des noms on ne peut plus simple: Lui, Elle, L’Autre, c’est très bien, et pour le quatrième peut-être L’Autre-Autre. Bon! je m’arrête là, maintenant reste à l’auteur de penser à l’intrigue et surtout à l’incipit, il faut le travailler l’incipit, hein! c’est son boulot tout de même, on va quand même pas le faire à sa place son boulot, scrogneugneu…

  5. Je conseillerais aussi à notre auteur bien aimé – ne soyons pas avares de conseils – de limiter son vocabulaire à la demi-douzaine mots les plus usités de la langue française de manière à ne pas surcharger le lecteur d’un dictionnaire pondéreux. La traduction en 327 langues et idiomes en serait facilitée – tu penses ! – et il pourrait même, notre auteur, prétendre au « Goncourt des simplets », ce qui fait déjà bien du monde.

  6. Ces recherches préparatoires au roman à venir de Lui (nous l’attendons avec impatience) nous promettent une Belle Histoire, belle comme cette chanson de Michel Fugain:
    C’est un beau roman, c’est une belle histoire,
    C’est une romance d’aujourd’hui

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