Dernière heure – Les Gilets Jaunes, combien de divisions ?

Dernière heure
28 novembre

Les Gilets Jaunes, combien de divisions ?
Il n’est plus temps de reprocher aux Gilets Jaunes l’incohérence de leurs revendications ou la confusion dans leur expression. Plus temps non plus de leur reprocher d’avoir initié un mouvement qui a fait jusqu’à présent 2 morts et plus de 500 blessés. Aujourd’hui, à quoi cela servirait-il de le faire?

Mais on pourra quand même s’étonner que

les Gilets Jaunes
qui n’ont pas pu réunir 10.000 personnes à Paris
qui n’ont pas pu réunir 100.000 personnes dans toute la France
qui ont voté (ou pas) il y a moins de 18 mois

qui représentent dans le corps électoral à peine 2 personnes sur 1000
qui prétendent néanmoins être le peuple
qui parlent en son nom

exigent en préalable aux discussions sur leurs revendications, quelles qu’elles soient,
la dissolution de l’Assemblée Nationale
la suppression du Sénat
la démission du Président de la République

Pires que les réseaux sociaux : BFM et LCI
Mais peut-on réellement s’en étonner quand, depuis un mois de manière continue, les Gilets Jaunes sont recherchés, invités, mis en valeur, interrogés, écoutés, diffusés, surmédiatisés dans des interviews de trottoirs hâtifs et des débats de plateau stériles sur BFM, LCI et consorts, et qu’en permanence, des journalistes, des philosophes, des chroniqueurs, des politiques et consorts se pressent sur les antennes pour les analyser complaisamment ?
Par contre, ce dont on peut s’étonner, c’est que parmi ces journalistes, ces philosophes, ces chroniqueurs, ces politiques, pas un ces experts ne rappelle jamais l’incroyablement faible proportion de la population que les Gilets Jaunes représentent.

Hétérogénéité 
Ceci dit, il ne faut pas se cacher le fait que le mouvement des Gilets Jaunes est à présent composite.
Il s’est constitué au début autour de membres de la bande à Jacline Mouraud ou équivalant, classe moyenne bagnolophile, tendance néo-poujadiste, protestant en vrac contre le prix du diesel, les limitations de vitesse et les salaires des députés.
Sont venus les rejoindre tout naturellement des membres de la droite dure, pas seulement extrême, toujours prêts à en découdre avec la démocratie sous des prétextes démocratiques.
Ensuite, mais uniquement lors des manifestations d’une certaine ampleur, se sont infiltrés les violents, les casseurs, les blacks blocs, les anarchistes partisans du foutoir pré-grand soir.
Enfin, maintenant il y a ceux qui vivent autour du seuil de pauvreté, un peu en dessous, un peu au dessus. Le prix du gasoil, les limitations de vitesse, les taxes foncières et d’habitation ne figurent pas en tête de leurs revendications. Ils demandent un peu plus de pouvoir d’achat.

Quadrature
Face à l’hétérogénéité du mouvement, comment aborder la résolution de la crise ?
Comment trouver des délégués Gilets Jaunes qui représentent vraiment la partie honorable du mouvement ?
Comment leur donner une légitimité de représentation ?
Comment éviter que leur légitimité ne soit remise en cause en cas de début d’accord ?
Comment satisfaire des revendications légitimes sur le pouvoir d’achat tout en résistant sur les revendications à caractère poujadiste ?
Comment donner à certains plus de pouvoir d’achat sans réduire le train de vie de l’État ou sans augmenter les impôts ?
Comment réduire le train de vie de l’État sans faire descendre les fonctionnaires dans la rue ?
Comment augmenter les impôts sans perdre les prochaines élections ?
Comment calmer le jeu sans abandonner la transition énergétique ?
Comment abandonner la transition énergétique en toute tranquillité face au réchauffement climatique ?

Comment ?
Comment ? Ah ! oui, c’est vrai : Y a qu’à !
Avec les réponses données récemment, on peut penser que ce n’est pas très bien parti et que ça promet d’être long et douloureux.

2 réflexions sur « Dernière heure – Les Gilets Jaunes, combien de divisions ? »

  1. Gilets jaunes: une mascarade désespérante!
    Mon grand-père, pur produit de la méritocratie republicaine, homme sage et solide, qui avait connu les séquelles de la guerre de 70 étant enfant, les affres de celle de 14-18, la honte de celle de 39-45, une par génération quoi, me disait une fois (bien avant 68): en France, rien ne vaut qu’une bonne guerre pour remettre les choses en place, remettre les gens au travail et leur transmettre la chance d’être vivants.

  2. En effet, voila résumé un inventaire intelligent et exhaustif des questions qui se posent.
    Ces questions ne sont pas à la veille d’être résolues. Pourquoi… ?

    Les français attendent et exigent tout de l’Etat. Résultat : deux mille milliards de dettes. Quelqu’un paiera bien ! Qui ? Les riches. Oui mais les riches ont appris à se mettre à l’abri. A commencer par nos footballeurs bien-aimés qui apprennent vite, et même Charles Aznavour !
    Restent donc les classes moyennes, et par exemple la surtaxation des héritages car, paradoxalement, la France est riche et l’Etat en faillite, la France est à la fois le pays le plus taxé du monde et l’un des plus endettés. Cherchez la couffe, car il y en a une.
    Bref, y a plus de pognon, et là où il se trouve, il sera difficile à prendre.
    Deux solutions : emprunter deux mille milliards de plus et calmer les gens pour un temps.
    Ou alors, se risquer à confisquer l’héritage et là, une réaction massive de votes en faveur de la droite dure avec en face le peuple en larmes et en armes, une guerre civile ou à défaut, une grève massive de l’impôt dont ce même peuple fera les frais car il s’en nourrit et, c’est bien connu, ce sont toujours les plus fragiles qui casquent au bout du compte.
    C’est bien sûr encore un résumé car les modalités nous en échapperont, comme il convient à toute révolution. Mais n’en doutons pas, les services de l’Etat, auquel le peuple demande tout, ne fournira plus rien. Car il ne pourra même plus emprunter deux mille milliards. Scénario à la grecque.

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