Cinquième anniversaire du Journal des Coutheillas

Cela fait cinq ans aujourd’hui qu’après quarante et un ans d’exercice de métiers plutôt agréables, trois ans d’écriture discrète, un an d’examen hésitant et quinze jours de préparation ardue, j’ai fini par lancer mon « Journal des Coutheillas ».
Cinq ans aujourd’hui que j’y ai publié mon premier texte, « Ma table de travail« , un texte appliqué et maladroit comme une rédaction de classe de troisième.
Cinq ans que, chaque matin, sans exception, je lance dans le vide une photo, un mot d’auteur, un collage, un souvenir d’enfance, une courte nouvelle, une critique de théâtre ou de cinéma ou un mot d’humeur.
Cinq ans que chaque jour, plusieurs fois par jour, je surveille le nombre des lecteurs et les pays d’où ils me lisent.
Cinq ans que « j’approuve » les dires de ceux qui me font le plaisir de me faire part de leur opinion en même temps qu’à l’ensemble des lecteurs.
Cinq ans aussi que j’écris des petites histoires, prends des photos, sélectionne des morceaux choisis, note des citations, cherche des cibles à polémique.
Cinq ans que, quand je vois une exposition, un film ou une pièce de théâtre ou quand je lis un livre, je pense à la critique que j’en ferai.
Cinq ans que toutes ces choses, écriture, sélection, mise en page et programmation, me prennent à peu près la moitié de mon temps d’éveil.

5 années.
1825 jours
1887 articles
660 textes
440 citations et morceaux choisis
540 photos
230 collages
160 news
27843 visiteurs
97240 vues
4203 commentaires

En cinq ans, le JdC n’a que peu changé.

L’en-tête et la mise en page sont toujours les mêmes, car j’ai bien trop peur de tout casser par une tentative de modernisation. En cela aussi, je suis conservateur (pas réactionnaire, conservateur, c’est-à-dire que quand ça marche, je ne change rien).

Les textes sont plutôt courts, d’un à deux ou trois milliers de mots. Quand ils sont plus longs, je les coupe en morceaux pour ne pas lasser les esprits zappeurs contemporains.

Les collages sont de Sébastien, les costumes de Donald Caldwell et les photos de moi (sauf indication contraire) mais pas les citations.

Malgré tout, il y a eu quelques nouveautés. Depuis presque 3 ans, j’ai introduit les ¿TAVUSSA? : série irrégulière de chroniques d’humeur (mauvaise en général). Les ¿TAVUSSA? prennent en général pour cible Anne Hidalgo, Donald Trump, les photos qu’on accroche sur les grilles du Luxembourg, les bidons de l’Art et autres sujets d’importance.
En janvier de cette année, j’ai introduit aussi une nouvelle rubrique « Dernière heure » puis, depuis septembre, les « Nouvelles du Front » (Il s’agit bien sûr de celui de la bêtise). Ces deux rubriques me permettent d’exprimer toute la satisfaction que je retire de la contemplation du monde.
Il y a six mois, j’ai demandé à un ami, Lorenzo dell’Acqua, d’intervenir dans mes colonnes — j’aime bien dire « dans mes colonnes » — pour y placer régulièrement ses souvenirs et commentaires, photographiques et littéraires.

Et puis, il y a les interventions des lecteurs. Il y en a toujours eu, mais il semble que ces temps-ci, malgré le départ l’année dernière d’un commentateur prolixe, celles-ci soient plus fréquentes, plus alertes, plus engagées que par le passé. Cela est dû à la constance de certains vétérans et à l’arrivée de nouveaux adeptes.

Et tout ça pourquoi ? Pour le plaisir d’écrire ? Pour être lu ? Pour faire partager ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas ? Au début, oui, c’était pour ça. Et ça l’est encore un peu.
Mais à présent, quand vers 7h47, mes messages quotidiens partent dans les nuages, j’ai l’impression d’adresser un signe à mes lecteurs, à mes amis, à ma famille ; une façon de leur dire chaque matin : « Je suis là, je pense à vous. »

ET DEMAIN, UNE OPHIDIOPHOBIE EN V.O.

5 réflexions sur « Cinquième anniversaire du Journal des Coutheillas »

  1. Cher Philippe,
    Camarade Ingénieur,
    Brillant écrivain et chroniqueur,
    Je n’ai rien à ajouter aux commentaires précédents car tout y est dit.
    Continue ainsi, encore longtemps.
    Merci et Bravo.
    Guy

  2. “For he’s a jolly good fellow, for he’s a jolly good fellow, for he’s a jolly good felllloooooow, and so say all of us!”
    Happy Birthday young JDC! Keep going!

  3. Cinq ans! Déjà! Ce n’est pas encore l’âge où les bougies commencent à coûter plus cher que le gâteau d’anniversaire comme l’aurait dit ce vieux et cher Bob Hope (le bien nommé!). Mais le gâteau d’anniversaire offert chaque année par le JDC est en fait servi en 365 parts, en fait 366 en 2016 et il faudra attendre encore deux années pour avoir cette part supplémentaire, une part servie chaque jour, parfois deux, c’est vrai, une part qui s’attend puis se déguste avec gourmandise, une part qui n’a rien d’une dose homéopathique et qui pourtant n’est pas indigeste, une part enfin d’autant plus appréciable qu’elle s’accompagne de quelques cerises plantées dessus par les invités autour de la table. Bon, la part d’aujourd’hui est un peu lourde comme un rapport de la Cour des Comptes, mais elle se devait d’être servie pour rappeler les multiples talents du chef pâtissier. Je l’ai absorbée lentement, en retrouvant toute la palette des goûts incorporés, et en bon chrétien je n’ai pas été étouffé. En attendant la part de demain, je n’ai plus qu’un commentaire à faire: Merci! Joyeux Anniversaire Jeune et Prometteur Artisan! Longue vie à toi!

  4. Tu as bien raison, Philippe, d’être fier de tes chroniques, et surtout de ta constance comme il est dit plus haut. La constance, c’est ce qui fait une oeuvre. Une oeuvre, c’est ce que l’on peut reprendre des années plus tard sans une parcelle d’ennui.
    Tu accompagnes mes petits déjeuners, à l’heure du laitier ou plutôt à l’heure où je vais chercher mon bidon de 20 litres pour faire mon fromage. Non bien sûr, je ne mange pas tout (2kg par jour !), mais le plaisir de distribuer, tu comprends… de se sentir utile. C’est ma chronique à moi.
    Se sentir utile, c’est la clé de l’inspiration. Alors bon anniversaire, cumpleanos felix (je ne sais pas faire la tilda), et qu’il soit suivi de beaucoup d’autres.

  5. Cinq ans déjà ? Cinq ans seulement ? Merci pour cette constance, cette variété, ce renouvellement, ce courage, qui ne nous enchantent pas forcément tous les jours, n’exagerons pas l’hommage, mais à peu d’exception près !
    Consacrer la moitié de son temps de veille pour dire à ses amis qu’on ne les oublie pas est louable et salutaire !
    C’est aussi un exemple unique.
    Merci Philippe.

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