5 réflexions sur « Monsieur Vialatte parle du cheval »

  1. Cher René-Jean,
    Vous avez raison de souligner que W. Churchill tient chez les anglais le rôle de demi-Dieu que tient chez nous De Gaulle, au point de ne plus pouvoir croire à la véracité, au nombre, ni à l’exactitude, des citations.
    Néanmoins, je connais beaucoup de gens qui ont peur des chevaux, en raison de leur puissance et potentielle dangerosité, mais n’en admirent pas moins ces êtres magnifiques qui, en dépit de cette même puissance, se montrent dociles et amicaux. Je ne trouve donc pas que les deux citations soient incompatibles, venant d’une seule et même personne. Quant à savoir si c’est Churchill, réellement…
    Et, oui, il est curieux de constater que ces gens qui trouvent le cheval dangereux se déplacent pour la plupart en voiture, dont même la plus basique, avec un nombre de chevaux limités, et bien plus dangereuse qu’un équidé bien aux ordres. Car après tout, quand le cheval est-il dangereux? Quand il prend peur, quand il se sent en insécurité. Tandis qu’un véhicule à chevaux-moteur est dangereuse en permanence, rien qu’à cause de la vitesse, et la moindre fausse manoeuvre peut se terminer de façon tragique. En général, à cheval, celui-ci rectifie le tir, si l’on fait une fausse manoeuvre.
    Personnellement, je ne monte plus que rarement, mais préfère le dos d’un cheval, d’où l’on sent les odeurs (parfums entêtants) du cheval, de sueur, et de cuir, et le mouvement, même subtil, du moindre muscle…. Cela ne m’empêche pas d’adorer conduire, tout en étant consciente du danger bien supérieur sur la route.

  2. Il m’est difficile de rester froid comme un morceau de charbon de bois (éteint avant d’être rallumé) devant cette superbe polémique sur le dos de l’éternel compagnon du genre humain. Selon Spielberg’ Horse of War, c’est la guerre de 14/18 qui aurait mis un terme à cette amitié infini-générationnelle!
    – J’avoue tomber d’admiration devant la beauté et la justesse des citations comme des poèmes que nous propose ici Rebecca qui fait justement l’éloge de ce splendide quadrupède qui nous grandit l’âme en nous transportant de joie.
    – Par contre, s’il est vrai que, par opposition aux Germanoprates (Courtisans du statu quo) que Lafontaine décrit bêtement (insultant les animaux) sous les traits d’un renard, friand de camemberts, les animaux domestiques de tous poils et de toutes tailles – étant totalement indifférents à l’apparence physique de leurs ‘maîtres ou maîtresses’ (la preuve: ils sont encore fidèles à Brigitte Bardot!), concentrés qu’ils sont sur la qualité du lien affectif qui les unit à nous, – sont loin d’être aussi attrayants et captivants que le miroir de la belle mère de Blanche Neige que les subtiles fabricants d’ascenseurs trop lents ont eu la clairvoyance de placer dans les halls d’entrée où l’on attend, ainsi patiemment, ces montures carcérales qu’il nous faut toujours renvoyer aux autres après que l’on s’en soit difficilement évadé.
    – À court de bons arguments, depuis la nuit des temps, pour justifier leurs choix douteux, nos ancêtres sont allés chercher les prétendus propos de divinités qui se seraient manifestées à eux lors d’une apparition surprise tandis qu’ils attendaient leur bergère, là haut, sur une colline fleurie d’églantines. Ce stratagème, longtemps persuasif, ayant tourné au bûcher lors de l’affaire: Évèque Cauchon, procureur de l’Église et des Anglais en France, vs. Johanne of Arch, condamnée comme illuminée à être ‘allumée’, il est devenu plus sage et presque aussi efficace de se référer à des demi-dieux tels que De Gaulle pour les vaux (pas les chevaux) français qui, pour faire un effet bœuf, lui préfèrent souvent Sacha Guitry ou Desproges. Chez les Anglophones et les Anglophiles, c’est Churchill qui tient le haut du pavé sous lesquels se trouverait la plage de Saint-Tropez que je cherche en vain depuis 68.
    Philippe a raison de nous avouer qu’il n’est pas certain de sa source. « Il faut douter de tout! » nous disait déjà son grand ami, le lucide Montaigne plagié par Pascal puis Descartes!
    Mon ‘intime conviction’, acquise durant une longue fréquentation de poilus de tous crins dans ma jeunesse, me permet d’affirmer qu’il n’y a rien de plus confortable que le dos d’un cheval si l’on sait où y poser son cul. Et ce, quel que soit son temps: marche, petit trot – ridiculisé à tort dans le générique de High Noon avec G. Cooper, Grace Kelly et Lee Van Cliff, – trot enlevé qui fait fantasmer les gardes républicains et que les Américains n’ont jamais retrouvé et, enfin, les galops, du petit au grand.
    Le problème, parfois comme dans mon cas, ce n’est pas tant le temps du cheval que mon temps à moi qui, en avançant, m’a refilé son poids (le poids des ans) que je ne saurais aujourd’hui imposer à aucune monture. Toutefois, je n’aurais jamais l’ingratitude de les trouver ‘trop vertes,’ comme le fait le renard de Lafontaine dans une autre fable.
    Enfin, il me semble que les ruades des Ford-Mustangs et les Ferraris qui se cabrent ont fait plus de victimes que l’avant ou l’arrière train des symboliques destriers qu’ils affichent de façon éhontée sur leurs naseaux de faux pur-sangs d’acier détrempé.

  3. Il semblerait que Churchill ait apprécié les chevaux… De loin, car il en avait apparemment peur.

  4. Un avis contraire, dont on dit qu’il est également de Winston Churchill:
    « Le cheval, inconfortable au milieu, dangereux à chaque extrémité. »
    Mais on lui attribue tant de choses….

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