Les portraits de Lorenzo – 5

La fille de Philippe L. n’a pas le visage torturé de son célèbre père. Au contraire, elle a un visage d’ange. C’est une transposition saisissante de docteur Jekyll and mister Hyde. Chaque fois que je la vois, j’en demeure sidéré.

Lui et sa femme, les B., avaient décidé de partir le plus tôt possible passer leur retraite à Lesconil, petit port breton entre Le Guilvinec et la pointe de Penmarc’h. J’avoue avoir éprouvé une certaine jalousie et je les enviais d’aller vivre dans cet endroit charmant que je connaissais bien. C’est un lieu rêvé pour la photographie ! Ils revinrent me voir après y avoir passé leur première année complète. L’hiver avait été une épreuve terrible. Là-bas, il n’y avait personne à qui parler à part quelque vieux breton sénile, il n’y avait pas un magasin d’ouvert avant Quimper, pas un sourire à rendre, pas un ami à qui se confier, pas une chaleur à partager. Et cela dura pendant six mois. Ils revinrent vivre… à Paris. Je n’ai pas oublié la leçon.

 

ET DEMAIN, UNE PHOTO DE MODE À PARIS

2 réflexions sur « Les portraits de Lorenzo – 5 »

  1. Ça je comprends! Aller se fixer sur la côte bretonne entre Le Guilvinec et la pointe de Penmarc’h en plein pays bigouden c’est bien pour une bernic mais pas pour des parisiens non bretonnant. Après avoir lu et relu l’histoire du phare à la pointe qui porte le nom d’Eckmühl, l’une des plus belles pâtée que Napoléon infligea aux autrichiens en 1809, avoir lu et relu Le cheval d’orgueil de Pierre-Jakez Helias qui raconte ce qu’était la vie dans le rude pays bigourden, avoir poussé une pointe jusqu’à Quimper ou Concarneau où se trouvent de beaux petits musées et galiéristes spécialisés dans la peinture du cru, il est certain qu’il faille retourner à ses origines et ses habitudes.

  2. Comme les choses ont changé, donc !
    J’ai trouvé les bretons sinon charmants-charmants, en tous cas très civils. Des gens vaillants, sérieux et dignes de confiance. Je me fierais davantage à leur parole qu’à leur signature, c’est dire ! Et quant à leurs paysages maritimes, on ne s’en lasse pas. Qui gagne un ami de Bretagne ne sait pas ce qu’il gagne ( par opposition au dicton : « qui perd un ami de la montagne ne sait pas ce qu’il gagne », qui doit d’ailleurs être faux)).

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