La mort de Staline – Critique aisée n°121

Critique aisée n°121

La mort de Staline
Armando Iannucci -2017
Steve Buscemi, Simon Russel Bean, Jason Isaacs, Jeffrey Tambor…

Voici tout d’abord ce qu’en a dit Me Régis de Castelnau au fil d’un article sur le peu de célébrations qui, l’année dernière, avaient entouré le centième anniversaire de la Révolution d’Octobre.
(…) Et puis il y a un film italo-britannique assez étrange sorti au début du mois : La Mort de Staline. Étrange parce que, annoncé comme l’adaptation d’une (excellente) bande dessinée éponyme, on pensait voir une comédie du même type que le très réussi Twist again à Moscou de la bande du Splendid. On tombe pourtant sur un drôle d’objet, très documenté et joyeusement sardonique traitant un sujet tragique avec beaucoup d’humour et de finesse politique. (…)
Regis de Castelnau publie un blog, Vu du droit, que je lis régulièrement. C’est, je crois, la première fois que je vois sous sa plume quelques lignes de critique sur un film. Si je ne suis pratiquement jamais d’accord avec ses chroniques quand elles sont politiques, j’apprécie beaucoup, avec mes faibles connaissances dans ce domaine, celles qui abordent le Droit, les conditions dans lesquelles il devrait s’exercer et ses relations avec les médias et l’opinion publique. Désormais, nous nous rejoindrons peut-être parfois dans la citrique de cinéma.

Effectivement, ce film est étrange. Ç’aurait pu être

une excellente farce, ce qu’était Twist again à Moscou, mais ce n’en est pas une, même si on rit beaucoup tout au long du film. Ç’aurait pu être une caricature de la Nomenklatura, de l’Armée russe, de la Police russe et du peuple russe de l’époque, et si c’en est une, ce n’est pas que ça. C’en est une, et les personnages historiques qui grenouillent, paralysés de peur et affolés d’ambition, autour du cadavre de Staline, sont peints avec une terrible cruauté. Rien ne leur est épargné, veulerie, lacheté, entourloupe, trahison… Mais la réalisation ne donne jamais l’impression que tout cela est inventé ou même seulement exagéré pour le seul plaisir de faire un film drôle. C’est un film historique qui, selon R.de Castelnau, un spécialiste, est fort bien documenté. Je le crois volontiers.

Avec la mort de Staline, trente années de dictature absolue et sanguinaire s’achèvent comme dans un vaudeville de Feydeau qui serait sanglant, une Commedia dell’arte sardonique peuplée de fous, d’imbéciles, de lâches et de traitres. Seul Nikita Khrouchtchev sort un peu son épingle du film et du jeu.

Les personnages sont magistralement incarnés, particulièrement ceux de Beria, Malenkov et Khrouchtchev.
Allez-y.

ET DEMAIN, LA CHUTE

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