Lorenzo et les squelettes

NDLR
Après plus de cinq années d’existence, c’est seulement la deuxième fois que le Journal des Coutheillas ouvre ses colonnes à un ami étranger à la famille. Aujourd’hui, c’est à Lorenzo dell’Acqua.

Quand je dis que « ouvre ses colonnes », il faut bien voir que c’est là une formule toute faite, un syntagme figé comme disait mon animatrice d’atelier d’écriture. Car de colonnes, en fait, je n’en ai qu’une. Techniquement, je n’ai jamais réussi à en ouvrir une autre, moi qui rêvais d’en avoir cinq à chaque Une.
De même, quand je parle d’ouverture exceptionnelle à un étranger à ma famille, il ne faut pas comprendre que ses membres se bousculent pour publier leurs œuvres sur mes pages.
Mais, pour honorer et flatter mon nouvel auteur, je voulais souligner la rareté d’une telle occasion.
Pour le flatter davantage, j’aurais pu prétendre que c’était la première fois que…, mais c’eût été contraire à la vérité : souvenez-vous de Paul Delcampe, un étranger, un ami lui aussi, qui nous avait terrifiés avec « Le Sablier du Jardin des Plantes« .
Coïncidence, Lorenzo dell’Acqua va nous faire visiter un

Jardin des Plantes tout aussi terrifiant : celui du Museum d’Histoire Naturelle. Voici en dix-huit images pleines de vieux monstres et de jeunes enfants le récit de son expédition. Il l’a dédiée à Henri Calet, l’explorateur des quartiers de Paris.

Pour Henri Calet

« Nous nous promenions dernièrement, un ami égyptien et moi, dans une rue (assez triste) qui longe le jardin des Plantes. La rue de Buffon, je crois. Nous remarquâmes une grande façade claire, décorée de bas-reliefs représentant des animaux sauvages. C’eût pu être un cinéma, ou une gare, mais il n’y avait pas de queue devant la porte. En réalité, c’est le musée du duc d’Orléans. Nous décidâmes d’y entrer, à tout hasard. Le billet ne coûte d’ailleurs que dix francs … Qu’allions-nous voir à l’intérieur ? Nous ne fûmes pas déçus … Il n’y avait personne d’autre que nous dans le grand hall, à part un vieux gardien qui s’était momentanément assis sur la mâchoire inférieure d’une baleine bleue (trente mètres) … Notre visite se terminait. Trois enfants nous avaient rejoints ; ils imitaient entre eux les rugissements des fauves. Il est bon que les enfants aillent là ; ils s’instruisent et s’amusent du même coup ».    L’aventure empaillée. De ma lucarne, 1949

J’ai accompagné Anne au cours de dessin rue de la Clef. En traversant le Jardin des Plantes, il y avait un soleil magnifique et je me suis laissé tenté par le Muséum d’Histoire Naturelle où reposent les squelettes gigantesques d’animaux préhistoriques. De grandes verrières laissaient entrer une lumière propice à la photo. Je n’ai pas été déçu. Le samedi est un bon jour et les parents viennent avec leurs enfants ce qui m’a fort intrigué car le spectacle est effrayant ! Il n’y a que des monstres démesurés, des animaux immondes aux dents acérées comme des sabres et des horreurs de la nature en tout genre ! Je suis resté pétrifié devant un crocodile de dix mètres de long à la mâchoire plus grande que la baignoire. Un enfant peu craintif s’était pourtant endormi en dessous.

A peine la porte franchie, une horde d’animaux squelettiques fonce allègrement sur vous …. il est déjà trop tard !

parfois, il y a un gamin apeuré qui tente de s’enfuir…

mais il est vite repéré aux rayons X

La plupart des enfants sympathisent et donnent même la main à ces nounours inoffensifs…

parfois ils cherchent un secret mystérieux dans leurs entrailles …

ou décident de repartir en emmenant un animal sympathique en laisse …

Ce drôle d’oiseau-là s’appelle le lézard terrifiant et ce n’est encore qu’un bébé. Il vivait chez nous, sur terre, il y a plus de soixante-dix millions d’années … Tant mieux !!!

 

 

ce qui ne manque pas d’en intriguer certains  …

le mimétisme troublant des enfants nous fait sourire …

mais leurs parents leur donnent toujours la main …

Heureusement, il n’y a pas que des enfants qui visitent ce très beau musée …

 

et leurs parents sont souvent bien plus inquiets qu’eux ….

c’est un très beau musée

très esthétique …

 

et très instructif aussi, en particulier le coin des anomalies du développement

Vraiment, j’ai passé une bien agréable matinée à m’instruire avec tous ces enfants

même si certains animaux, ou ce qu’il en reste, m’ont semblé d’une grande tristesse …

Fin de la visite

 

ET DEMAIN, UNE CRITIQUE AISÉE DE MODIANO : LIVRET DE FAMILLE

Une réflexion sur « Lorenzo et les squelettes »

  1. Les photos sont véritablement troublantes… mais magnifiques.
    C’est là un musée que j’affectionne.
    Tu m’as donné envie d’y retourner, tiens…

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