¿ TAVUSSA ? (36) Madame le Maire, s’il vous plait…

Madame le Maire,

Cessez rien qu’un instant de transformer Paris en réserve d’indiens et laissez un peu respirer les automobilistes. Déclarez une trêve, un moratoire, enfin quelque chose, et occupez-vous un peu de ce qui, sans que jamais vous n’en parliez, pollue tous les jours la vie des Parisiens, des banlieusards et des touristes, sans distinction de race, de classe ni de religion.

Concentrez-vous un peu sur les deux-roues pour une fois, voulez-vous,  et observez les vélos :

Les vélos qui grillent les feux de circulation
Les vélos dont le pilote tient son guidon d’une main et son téléphone de l’autre
Les vélos qui roulent à contre sens dans les rues à sens unique
Les vélos qui roulent sur les trottoirs en zigzagant entre les vieillards et les enfants
Les vélos garés qui encombrent les trottoirs étroits

Enfin, les vélos, quoi ?

En même temps, ne pourriez-vous pas, de temps en temps, faire contrôler les motos ?

Les motos dont neuf sur dix sont en excès de vitesse
Les motos dont neuf sur dix roulent dans les espaces « vélos »
Les motos dont cinq sur dix font volontairement un bruit de tonnerre
Les motos garées qui encombrent les trottoirs étroits
Enfin, les motos, les scooters, les Tmax, quoi ?

Quand vous aurez fait ça, vous pourrez en bonne conscience revenir aux autos, et par exemple sanctionner :

Les voitures qui klaxonnent pour effrayer un passant tardif sur le passage piéton
Les voitures de la mairie qui sont immobilisées tous les jours pour bloquer les rampes d’accès à la voie sur berge déserte
Les voitures de fonction dont les moteurs tournent à l’arrêt durant des heures pour le seul confort du chauffeur
Madame le Maire ?
S’il vous plait…

Premier Post Scriptum : Si vous faites ça, je dirais peut-être que, par un beau vendredi d’octobre, je me suis agréablement promené à pied et en Velib sur l’ancienne voie Georges Pompidou, et que, pendant que des milliers d’automobilistes pestaient sur le quai haut, des centaines de piétons, sympathiques et oisifs, paressaient sur le quai bas.

Deuxième Post Scriptum : Vous auriez sans doute pu nous épargnez le gâchis financier et les troubles des interminables travaux de remplacement des Velib par ceux d’une autre société, sans compter l’immobilisation du service pendant plusieurs mois, n’eut été votre désir de régler vos comptes avec J.C. Decaux. Mais il faut bien que votre volonté soit faite…

Troisième Post Scriptum : Et si vous tenez éventuellement à prendre quelques mesures positives, vous pourrez aussi  : a) rendre le métro vivable aux heures de pointe et b) augmenter la fréquence des bus, y compris aux heures creuses, mais c’est très secondaire, n’est-ce pas ?

Dernier Post scriptum : Pendant que vous y êtes, pourriez-vous faire enlever les containers prétendument éphémères qui déparent la Place du Panthéon et la Place de la Madeleine, ou dois-je faire appel aux Encombrants ?

ET DEMAIN, LA CRITIQUE AISÉE DES PENTAGON PAPERS 

6 réflexions sur « ¿ TAVUSSA ? (36) Madame le Maire, s’il vous plait… »

  1. Vue de province, Anne Hidalgo semble SE SERVIR DE PARIS, plutôt que de SERVIR PARIS, mettre « la plus belle ville du monde » au service de ses petites ambitions mesquines et partisanes. Mais bon, après tout, elle est « élue », c’est sans doute que les parisiens le veulent ainsi. Et ainsi va aussi notre « démocrature ». Mais c’est une autre histoire……

  2. A tu envoyé cet bel article recomandé avec AR ?

  3. Oui, il manque une infrastructure, surtout près des bouches de métro en périphérie de la capitale : les garages à vélos, les nôtres, qui vont passer la nuit dehors, sans gêner et sans être volés.
    Un Concours d’idées, dans un premier temps, Madame la Maire, peut-être.

  4. Rien à ajouter, sauf en paraphrasant la dernière strophe d’un très beau poème de Louis Aragon*:

    “Malgré tout je vous dis que cette ville est telle
    Qu’à qui voudra m’entendre à qui je parle ici
    N’ayant sur la lèvre un seul mot que merci
    Je dirai malgré tout que cette ville est belle”.

    Alors, Madame Hidalgo, vous n’êtes pas à la hauteur de Paris, de grâce, dégagez!

    *Le long poème d’Aragon s’intitule ‘Les yeux et la mémoire’, extrait de “Que la vie en vaut la peine”. J’en ai modifié qu’un mot en y ajoutant deux lettres, j’en ai supprimé un, et j’ai modifié le temps du verbe être pour le mettre au présent. Voici l’original:
    “Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
    Qu’à qui voudra m’entendre à qui je parle ici
    N’ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
    Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.”
    Le dernier ver a été emprunté par Jean d’Ormesson pour le titre de l’un de ses tous derniers livres.

  5. Madame Hidalgo, vous n’avez aucune conscience de ce qu’est la grandeur de Paris, de ce qu’est l’honneur d’avoir été élue Maire pour représenter cette ville et pour l’administrer, de ce qu’est la compétence requise pour remplir ces fonctions exigeantes. Rappelez-vous cette photo qui a fait le tour du monde, prise au Marché aux Fleurs sur l’Ile de la Cité, sous la pluie, vous accompagnant sa Majesté Elisabeth II, Reine du Royaume Uni, elle se protégeant simplement mais dignement de la pluie en portant son parapluie, vous, contente de vous, sous un parapluie tenu fébrilement par l’un de vos affidés. Non! Madame Hidalgo, vous n’êtes pas digne d’etre Le Maire de Paris.

  6. A tout ça j’ajouterais, Madame Le Maire, maire d’une ville que d’aucuns considèrent à travers le monde comme la plus belle, la plus chargée d’histoire, la plus universelle, s’il vous plait, arrêtez de dégrader Paris, arrêter de truffer la mairie avec vos suppôts idéologues du nivellement par le bas, et cessez de n’être motivée que par la perspective d’une réélection et par votre rêve d’une accession future à la fonction suprême présidentielle.

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