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Troisième et dernière partie—Andrea Gnecchi-Rampa, marquis et collectionneur
Maintenant, la marée des touristes monte. Il en arrive de toutes les ruelles. Il y a les asiatiques serrés en paquet autour d’un parapluie-oriflamme sous autant de chapeaux en plastique tissé. Il y a les nordistes portant banane, vaste short ou pantalon corsaire distendu, tricot de corps, chemise flottante et Birkenstock. Il y a les provinciaux intimidés aux vestes sombres et aux jupes à fleurs, il y a des nuées de jeunes à sac-à-dos et bouteilles de plastique, des groupes de vieux, des essaims de bonnes sœurs…Ils se pressent autour des fontaines, s’extasient devant Sant’Agnese. Ils prennent des photos, des selfies, beaucoup de selfies. Ils regardent, hésitants, les cafés-restaurants. « C’est bientôt l’heure de déjeuner, mais ça doit être cher… » Sont arrivés aussi les colporteurs aux sacs informes, les marchands de lunettes de soleil aux éventaires de carton, les portraitistes, les musiciens… Il est encore trop tôt pour que la terrasse du Da Lorenzo se remplisse, mais c’est la fin du matin. Deux carabiniers passent en discutant et en fumant, les yeux au sol. A l’entrée de la place, une auto blindée s’arrête en travers d’une ruelle. Deux soldats en armes en descendent. Ils se postent Continuer la lecture de Retour sur la Piazza Navona – fin