Archives mensuelles : décembre 2017

Ah ! Les belles boutiques – 23

Bar Toto
Via del Portico d’Ottavia, 2, Roma

En plein milieu du quartier juif de Rome, ce petit bar-restaurant est situé dans un immeuble qui doit dater de la Renaissance et dont les murs sont incrustés de pierres gravées et de petites statues. Elles proviennent sans aucun doute des ruines romaines voisines. En effet, le bistrot se trouve à quelques dizaines de mètres du Portique d’Octavie et du Théâtre de Marcellus, tous deux construits sous l’empereur Auguste, vers la fin du premier siècle avant J.C.
L’Octavie du portique était la sœur d’Octave, devenu Auguste, premier empereur romain. Quant au théâtre de Marcellus, c’est le plus ancien… Mais vous n’êtes pas venu pour ça. Pour ce qui est du bar lui-même, je ne peux rien vous dire de plus, je n’y suis jamais entré.

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.

 

ET DEMAIN, STAR WARS, CRITIQUE AISÉE N°110

To my american friends and family

This is the English version* of a text I have published here on December 21- 2016, a few days after the election of the President of the United States. Exactly a year later, should I change anything to it ?  I’m afraid not. I’m afraid.

Si vous voulez lire la version originale de cette lamentation, cliquez ici.

*Thanks to the Pat-Sue-Jim-Paddy Team for helping me not to be lost in translation.

 

 Born in 1942     Or     A reflection of America

I was born in Paris in 1942. I am a child of the War.

And we, children of the War, have been fed, literally and spiritually, with the sweetened condensed milk of America. We have grown up in strength and wisdom thanks to Hershey’s Candy Bars for the good energy, to Wrigley’s chewing-gums for the square jaw and to Coca-Cola for today’s thirst. But we also grew up thanks to John Steinbeck and Franck Capra for social justice, Gary Cooper and John Ford for courage, Howard Hawks and John Wayne for patriotism, Fred Astair and Ginger Rogers for elegance, Stanley Donen and Katharine Hepburn for sophistication… We grew up looking at America.

Then, there was Kennedy in Dallas, Johnson in Washington, the boys in Vietnam, Nixon in the Watergate… but those were accidents, mistakes, series, fatalities. None of these changed America, that survived, recovered, did justice. There would always be a James Stewart to persuade a Senate, a Robert Redford to pop up the truth, a Steve McQueen to save a child from a blaze. There would be other Sidney Lumet to expose, new Oliver Stone to denounce and eternal Woody Allens to make fun of it. America would remain America.

Of course, came 9-11, and George Bush Junior, and the untraceable weapons of mass destruction, and , and … But America came back, one more time, as one expected, like a Norman Rockwell drawing…

And THEN came The Donald, and The Donald said all we did not want to know about America : brutality, cynicism, violence, stupidity, vulgarity, egotism, amorality, immorality, contempt, fear, ignorance, prejudice… all we did not want to hear but heard.

Then, we thought that The Donald was just a clown with a bad hair style, a vulgar, naive and pathetic self-dazzled nouveau riche, a resentful and vain Uncle Scrooge. We thought that he would not go very far, stuck as  he would be with the ridicule from the mockeries of self-satisfied Hollywood comedians and cunning Broadway commentators, morally ruined by the beautiful flights of Mr and Mrs Obama’s speeches, annihilated, blown to pieces and stamped by everyone who can read and write across the fifty states. We were confident, America would not do that.

And then America did it !  In a chaotic, questionable and disputed way, but it did it.

Is America no longer America ?

Is this really happening ?

James Stewart, Robert Redford, where are you ?

What are you playing at, Gary Cooper, John Wayne and Steve McQueen ?

And you, Fifth of Cavalry, what are you waiting for ?

I’m afraid.

 

AND TO-MORROW, AT TOTO’S, A ROMAN BISTRO

 

Au revoir là-haut – Critique aisée n°109

Critique aisée n°109

Au revoir là-haut !
Albert Dupontel – 2017
Laurent Lafitte, Albert Dupontel, Nahuel Pérez Biscayart, Niels Arestrup
d’après le roman éponyme de Pierre Lemaitre (Goncourt 2013)

Dès le début, j’ai bien aimé Albert Dupontel. Vers 1990, c’était Dupontel tout court. On l’entendait beaucoup sur Rire et Chanson et on le voyait peu chez Drucker. Son type de stand-up comedy était bien trop grinçant, dérangeant. Déjà, on disait : il est fou, Dupontel. Et puis, on oubliait : c’était Dupontel tout court. Et puis, il a eu quelques rôles au cinéma et, au générique, maintenant, c’était Albert Dupontel. Bon, mais dans les cabarets et les cafés-théâtre, c’était toujours Dupontel, tout court. Et puis, il y eu son premier film, Bernie, et là, on a repris en choeur : Il est fou Dupontel, complètement fou. Fou comme réalisateur, inventeur de scènes totalement inattendues, ahurissantes, choquantes, et, la première surprise passée, à hurler de rire. Et fou comme acteur aussi, avec ses yeux exorbités, ses cheveux en bataille, son rire idiot, son accent populaire (du Nord ?). Et puis, il a eu des rôles de plus en plus importants, de plus en plus variés. Alors on a dit : C’est vrai qu’il est fou, Dupontel, mais, comme acteur, qu’est-ce qu’il est doué. Sa folie l’a amené parfois un peu loin dans le lourd : Neuf mois ferme. Mais on ne lui en a pas voulu, puisqu’il est fou, Dupontel.

Et maintenant « Au revoir là-haut« . Il est fou Dupontel, il a la folie Continuer la lecture de Au revoir là-haut – Critique aisée n°109

¿ TAVUSSA ? (34) – Brexit-Dreyfus, même combat

Comme le temps passe, comme les choses changent !

Je me rappelle vaguement que David Cameron avait engagé son référendum sur le maintien ou non de l’UK dans l’UE pour faire taire la fraction anti-européenne de son propre parti.

Je crois me souvenir de Theresa May défendant le REMAIN pendant la campagne.

Je pense l’avoir vue avaler son chapeau pour pouvoir prendre le poste de Premier Ministre chargée de rendre effectif le résultat du scrutin, c’est-à-dire le BREXIT.

Je suis pratiquement sûr de l’avoir entendue dire qu’un Hard Brexit serait sa ligne de conduite et que jamais l’UK n’aurait à payer les 50 milliards réclamés par l’UE pour commencer à négocier.

J’ai encore dans l’oreille l’écho de la semaine dernière qui disait que Theresa May, toutes couleuvres avalées, considérait qu’une somme de 40-45 milliards d’€ était finalement « equitable » et qu’un accord sur la frontière Irlande du Nord-République d’Irlande et sur les droits des expatriés avait été trouvé.

Et voilà que j’apprends que le Parlement vient Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (34) – Brexit-Dreyfus, même combat

La conversation

La conversation en France n’est pas simplement un moyen de communication des idées et des sentiments ou un échange d’instructions sur la marche de la vie, c’est un instrument sur lequel nous aimons à jouer et qui réjouit et fortifie l’esprit ainsi que le fait la musique dans certains pays ou le vin dans d’autres.

Madame de Staël, écrivain et philosophe, 1766-1817

ET DEMAIN, BREXIT-DREYFUS, MÊME COMBAT

Les nouvelles aventures de William Shakespeare (9)

Avertissement : les faits relatés ci-dessous sont terribles ! Ils ont été découverts avant-hier grâce à la restauration de la main-courante du commissariat du 1er arrondissement de Paris (quartier Louvre) qui avait été endommagée, irrémédiablement croyait-on, lors de la crue catastrophique de la Seine en 1910. A cette heure, seuls les milieux bien informés sont au courant, mais ça, c’est pas vous. Le Quai d’Orsay tergiverse à rendre publique la nouvelle, le Président est rentré précipitamment de vacances, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen lui reprochent de ne pas avoir déjà fermé le tunnel sous la Manche tandis que François Hollande danse d’un pied sur l’autre en pesant le pour et le contre et que l’ambassade du Royaume Uni bredouille un lamentable démenti. C’est terrible ! Alors, veuillez considérer tout cela comme strictement confidentiel. Voici :

William Shakespeare était en retard. Il avait raté le bateau du matin pour Calais et avait dû attendre jusqu’au soir pour prendre place dans le suivant. Arrivé au Royaume de France, il avait eu beaucoup de mal à franchir la douane, les soldats du Roi le prenant pour un espion espagnol. La médiocre qualité de son français et cette manière si particulière qu’il avait de s’exprimer, presque uniquement en pentamètres iambiques, avaient rendu confuses ses explications. Il avait beau jurer qu’il était l’envoyé de la Reine Elisabeth 1ère d’Angleterre auprès d’Henri IV, les gardes-chiourme du port ne voulaient rien savoir.

—Mais listen, you morons, disait Shakespeare, je souis l’envouayé de Elisabeth, the Queen, mon Queen, vous savez, le Virgin Queen ! Comment vous dites déjà ? Ah oui, le Reine Vierge…

A ces mots, les gardes-frontière s’étaient esclaffés grassement et avaient fini par laisser passer William avec de grandes claques dans le dos.

Le reste du voyage jusqu’à Paris se passa sans encombre, ce qui n’empêcha pas le visiteur d’être très en retard quand il se présenta aux guichets du Louvre. Mais Shakespeare avait appris sa leçon : aux gardes royaux qui lui barraient le passage, il déclara tout net :

­—Je dois voir le Roi tout de souite, je souis retard. Je souis l’envouayé de Reine Vierge !

Les gardes le laissèrent passer en riant encore plus fort que leurs collègues du Nord. L’esprit parisien sans doute.

C’est accompagné par une garde royale bruyante et rigolarde qu’il parvint jusque devant Henri IV.

—Que se passe-t-il ? demanda le Roi au lieutenant. Continuer la lecture de Les nouvelles aventures de William Shakespeare (9)

Ah ! Les belles boutiques – 22

Belle lurette 
5 Rue du Marché Popincourt   Paris 11ème

Je ne sais pas ce que cette boutique vendait avant d’abriter cet antiquaire-brocanteur de cette toute petite rue du onzième arrondissement. C’était bien le moins qu’il ne refasse pas la vitrine.

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.

ET DEMAIN, LES DERNIERES NOUVELLES DE WILLIAM SHAKESPEARE