Archives mensuelles : septembre 2016

Les habitués (1)

Morceau choisi

J’ignorais que, cent vingt-six ans avant moi, J-K Huysmans avait dressé les portraits de quelques habitués de cafés, comme j’ai tenté de le faire dans ma série des « Couleur café ». 
Certains des personnages que vous allez rencontrer ici sont un peu datés, d’autres ont disparu, mais il faut avouer qu’il y a certaines permanences. 

(…) Parmi l’immense population de Paris, asservie, damnée par cette coutume (la fréquentation des cafés), plusieurs catégories existent.

Les uns fréquentent régulièrement tel café, afin d’entretenir une clientèle qui s’y désaltère, d’amorcer des commandes ou d’apprêter avec d’autres habitués quelques-uns de ces précieux larcins que la langue commerciale qualifie de « bonnes affaires ».

Les autres y vont pour satisfaire leur passion du jeu, poussent sur le pré tondu d’un billard de bruyantes billes, remuent d’aigres dominos, de fracassants jackets, ou graissent, en se disputant, de silencieuses cartes.

D’autres fuient dans ces réunions Continuer la lecture de Les habitués (1)

Cours de mythologie 1ère année-Leçon 5

Le pourquoi du comment

La terre était créée, les vallées, les montagnes,
Les océans, les fleuves, les arbres, la campagne.
Mais tout ça était vide et les saisons passaient
Sans qu’il n’arrive rien, jamais, jamais, jamais.

L’éternité semblait ne pas vouloir finir.
Et les dieux immortels s’ennuyaient à mourir.
Quand on est éternel, c’est manière de causer :
Mourir, c’est impossible, tout le monde le sait.

Si on créait un truc, un truc sensationnel ?
Dit soudain Dionysos, fabriquons du mortel !
Du mortel, mais quoi t’est-ce ? dit Zeus intéressé.
Ben, des poissons, des hommes, des microbes, est-ce que j’sais?
Des trucs qui naissent, qui vivent, des piafs, des escargots,
Et puis un jour qui meurent ! C’est ça qu’est rigolo !

Ça pourrait être drôle, dit Zeus en aparté.
Que l’on fasse un essai ! Qu’on m’envoie Prométhée !
Sur l’Olympe aussitôt, le Titan arriva.
Il vit Dionysos, consulta Athéna,
Nota quelques idées, et chez lui repartit.
Sur sa planche à destin, il fit quelques croquis.

Avec un peu de terre et avec un peu d’eau
Il créa tout d’abord une douzaine de bestiaux
En un seul exemplaire, car de boue il manquait.
Pour les multiplier, par la suite, il verrait.
Content de son ouvrage, c’était vraiment pas mal,
Prométhée acheva tout le règne animal.

Quand il voulut faire l’homme, ce fut plus difficile,
Mais en mêlant dauphin, rat, mulet et gorille,
Il parvint à un truc assez satisfaisant
Qu’il n’alla quand même pas jusqu’à nommer Adam.

Avant de les lancer dans la grande aventure,
Il fallait maintenant pourvoir ces créatures
D’armes et de protections et de dons très divers
Afin qu’elles ne meurent pas dès le premier hiver.

Prométhée, à ce stade, déjà très fatigué,
A son aide appela son frère Epiméthée.
Un crétin, celui-là, gentil, mais vraiment bête.
Distribuer les dons lui monta à la tête.
Plein de bonne volonté, il prit à cœur sa tâche.
Et dans le stock de dons, il puisait sans relâche.

A l’oiseau il donnait les ailes pour voler
Au lièvre, la vitesse pour pouvoir s’échapper
A l’ours, la fourrure pour vivre dans le froid
Au lion, le courage pour être vraiment roi
La tortue à son tour reçut la carapace
Pour se barricader contre tous les rapaces.

Chacun des animaux reçut un don, le sien.
Et quand tous furent dotés, il ne restait plus rien.
Le stupide Titan alla voir Prométhée
Et lui dit : « Hé, regarde un peu ce que j’ai fait.
Y a plus rien dans les stocks, J’ai casé tous les dons.
Tu ne pourras plus dire que je suis un vrai con. »

Son frère regarda et lui dit : « Pauvre conne !
Les bêtes sont pourvues, mais les hommes, hein, les hommes ?
Les hommes sont tout nus, ils sont faibles et débiles,
Ils ne peuvent courir ni voler, imbécile !
Ils vont se faire bouffer avant demain matin,
C’est sûr, Épiméthée, espèce de crétin ! »

Furieux, Prométhée se mit à réfléchir.
Il faut faire quelque chose pour éviter le pire
A cette créature à demi terminée.
Longtemps, il se gratta et la barbe et le nez
Au bout de quelques heures, finalement, il trouva.
Il alla tout d’abord visiter Athena.

En douce, il copia les dossiers interdits
Ceux des arts, de la guerre et des sciences aussi.
Ensuite, il alla voir le vieil Héphaistos,
Le divin forgeron. Il lui toucha la bosse
Et lui vola le feu. Aux hommes, il le remit
Avec une copie des dossiers interdits.

Avec ça, se dit-il, des animaux sauvages ,
Ils seront à l’abri et vivront un grand âge.
L’intelligent Titan se sentit rassuré,
Et les hommes et les bêtes, il put multiplier.
Les dieux étaient contents. Il se passait des choses
Qu’ils regardaient d’en haut, depuis leur lit de roses.

Mais, en dessous, les hommes apprenaient, inventaient.
Ils cherchaient, ils trouvaient et puis ils construisaient
Des machines, des palais, tout ça  à qui mieux mieux
Si bien qu’ils finirent par se prendre pour des dieux.
Quand Zeus s’en rendit compte, il en fut offusqué
Et décida d’abord de punir Prométhée.

Si vous ne savez pas comment, lisez le donc
Dans « Un cadeau du ciel », votre première leçon
Pour ce qui est des hommes, Zeus les punit aussi
Et ça, c’est une histoire que j’ai contée ici.
C’était mon deuxième cours, sans doute le plus beau
Celui sur Pandora : « La fin des haricots »

Et voilà, c’est fini. Vous savez maintenant
De notre condition le pourquoi du comment.

Exercices :
1-réécrire ce texte en octosyllabes
2-la même chose, mais de la main gauche
3-Epiméthée était-il vraiment con ? Développez.
4-Quel don avait-il donné à la rascasse ? Pourquoi ?
5-A partir de quelle invention les hommes commencèrent-ils à se prendre pour des dieux ?
A) la brouette
B) le Rubik’s cube 
C) l’épépineur automatique de groseilles

Le conte ou le conteur ? La forme ou le fond ?

Une œuvre d’art n’est digne de ce nom que si elle donne au public l’occasion de rejoindre l’auteur. Regarder le « Radeau de la Méduse » équivaut à une conversation avec Géricault. Le reste, notamment le compte rendu de la situation n’est que littérature. Il en est de l’art comme de la vie. On aime une histoire parce qu’on aime le conteur. La même histoire, contée par un autre, n’offre aucun intérêt. André Gide résume cet état de choses en deux mots : « En art, seule la forme compte. »

Jean Renoir-Ma vie et mes films

Je vous l’ai dit cent fois : l’histoire, on s’en fout, c’est le style qui compte !

 

Vivre sans Facebook ? C’est possible !

J’essaie de me faire des amis en dehors de Facebook tout en appliquant les mêmes principes.
Donc, chaque jour je marche dans la rue en racontant aux gens ce que j’ai mangé, comment je me sens en ce moment, ce que j’ai fait la nuit dernière, ce que je ferai tout à l’heure et avec qui.
Je leur donne des photos de ma famille, de mon chien et de moi en train de jardiner, de démonter des trucs dans le garage, d’arroser la pelouse, de poser devant des monuments, de conduire en ville, de déjeuner et de faire des choses que tout un chacun fait chaque jour.
J’écoute également leurs conversations, je leur lève le pouce et leur dit que je les aime.
Et ça marche tout juste comme sur Facebook !
J’ai déjà quatre personnes qui me suivent : deux policiers, un détective privé et un psychiatre.
 Humor meets comics (traduit de l’Anglais)

Cours de mythologie 1ère année-Leçon 4

Œdipe, c’est complexe

Laios est roi de Thèbes
Et Jocaste met au monde son enfant
Mais la Pythie dit
« Il tuera son père et épousera sa mère »
Alors le roi  ordonne qu’on emmène l’enfant dans la montagne et qu’on le tue

Mais en fait il est remis à Polybe et Mérope
Qui sont roi et reine de Corinthe
Ils adoptent l’enfant et le prénomment Œdipe
Œdipe grandit en se croyant le fils naturel de Polybe et Mérope
Alors que pas du tout

Pourtant il a des doutes et il se rend à Delphes
Pour voir la Pythie aussi
Elle consulte ses archives et y retrouve Continuer la lecture de Cours de mythologie 1ère année-Leçon 4