Archives mensuelles : septembre 2015

Il est mort

Ça y est ! Il est mort. Depuis le temps qu’il s’y attendait, depuis le temps qu’il se le disait, ça devait bien finir (mal finir ?) comme ça ! « À force de dire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver ! » disait l’Edward Molyneux de Drôle de Drame. Eh bien, ça a fini par arriver : il est mort. Mais est-ce que c’est une chose horrible ? Trop tôt pour le dire.
Comment c’est arrivé ? Il n’en sait rien, il dormait.
D’abord, est-il vraiment mort ? Et puis, comment sait-il qu’il est mort ?
Eh bien, d’abord, ce matin, il ne ressent ni cet énorme besoin de café ni cette légère douleur à la hanche droite, ni aucune autre de ces minuscules sensations qui, d’habitude, ouvrent la journée. Ensuite, Continuer la lecture de Il est mort

News

Voici les nouvelles:
1-Par respect pour la gent animale , la page LES OISEAUX SONT DES CONS a été supprimée, mais la Rédaction n’en pense pas moins.
2-La page GALERIE DE PHOTOS a été supprimée dans la foulée, mais on ne sait pas vraiment pourquoi.
3-La page TEXTES DE 2015 a été mise à jour. Elle vous permet d’accéder à tous les textes publiés depuis le 1er janvier. Elle contient 60 titres.
4-La page TEXTES DE 2014 n’avait pas besoin de mise à jour. Elle contient toujours 128 titres.
5-Les pages COLLAGES 2014 et COLLAGES 2015 vous permettent de revoir les COLLAGES publiés en 2014 (au nombre de 57) et en 2015 (au nombre de 30 à ce jour)
6-La page TEXTES A PARAITRE est régulièrement remise à jour. Elle vous donne les titres et les dates de parution des prochains textes à paraitre, comme son nom l’indique.

Spleen

Morceau choisi

J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C’est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.

 

Note de l’éditeur : Ce poème ne s’achève pas ici. 
Si vous voulez lire la suite cliquez ICI

Charles Baudelaire

 

Ne me parlez pas de la Piazza del Popolo !

Ne me parlez pas de la Piazza del Popolo ! C’est la seule grande place du Centro Storico de Rome que je n’aime pas vraiment. Large, claire, symétrique, presque froide, sa rigueur relative ne va pas avec le désordre de la vieille cité.

Parlez-moi plutôt de la chaleur de la Piazza della Rotonda, avec ses bâtiments aux couleurs de Rome, imageavec toutes les nuances de patine ancienne, du jaune au marron, en passant par le bleu ciel de la façade du Rienzo, avec ses cafés tous différents, dont l’un s’appelle même Scusate il ritardo, mais dont pas une enseigne ne vient déparer l’harmonie, avec sa modeste fontaine et ses pavés noirs dont la pente mène tout droit au colosse d’Agrippa, le Panthéon.

Parlez-moi aussi de la Piazza Navona et de sa longue perspective, où les processions saccadées d’asiatiques en visite ont remplacé les courses de chars et les batailles navales de l’antiquité.

Parlez-moi, s’il vous plait, de la Piazza Farnese, sévère rectangle gris où, pour un euro par an, la France loue le plus beau palais de Rome pour y loger son ambassadeur.

Parlez-moi encore de la Piazza di Spagna au crépuscule, quand du parvis de la Trinità dei Monti, du haut de l’escalier monumental, sous le ruban ondulé des crêtes bleues du Gianicolo, vous voyez s’étaler devant vous la ligne crénelée des toits rouges ponctuée des dômes gris des églises, au-dessus des façades XVIIIème, des pavés toujours noirs et des calèches étincelantes qui entourent la Barcaccia, délicate petite fontaine baroque.

Parlez-moi toujours de la Piazza del Campo dei Fiori, avec la statue de son triste moine sans visage, ses façades disparates, ses cafés à forains et ses restaurants à touristes qui entourent les étals du marché aux fleurs, aux épices, aux fruits, aux légumes et aux souvenirs.

Vous pouvez même me parler de la Piazza Venezia, malgré son gigantesque hommage blanc à Victor-Emmanuel II, mais à cause de son Palazzo di Venezia, de sa colonne de Trajan et de ses pins parasol.

Mais ne parlez pas de la Piazza del Popolo.

A quel film cette photo vous fait-elle penser ? (2)

A quel film pensez-vous ? (2)
Cette photo du Mississippi a été prise à Bâton-Rouge en Louisiane. Mais elle pourrait vous faire penser à un film. Lequel ?
Si vous voulez savoir ce qu’elle évoque pour moi, allez voir le commentaire ci-dessous.

QUAI DES BRUMES
Mais avant ça, regardez bien la photo, cherchez un peu, laissez aller votre imagination, réveillez le cinéphile qui est en vous ou en votre conjoint(e) et donnez votre réponse dans un commentaire ! Et, profitez-en pour vous abonner au JdC et aux commentaires ! Il serait temps ! 

Quatre heures de maths

 Il est huit heures moins treize.

Ce matin, comme d’habitude, je suis arrivé avec quinze minutes d’avance. Je ne sais pas pourquoi, mais il m’est impossible d’arriver comme les autres, à la dernière minute, essoufflé par une course échevelée le long du trottoir en pente du boulevard Saint-Michel suivie de la montée quatre à quatre des grands escaliers jusqu’à l’étage des Prépas et de la dernière galopade dans le couloir sonore jusqu’à la porte de la salle encore ouverte. Je n’arrive pas à entrer dans la classe, rouge et débraillé, pour rejoindre ma place en faisant mine de tituber d’épuisement, à jeter mon porte document sur mon pupitre et à m’effondrer sur ma chaise en regardant le plafond d’un air béat. C’est plus fort que moi, j’ai beau traîner sur le boulevard depuis l’arrêt du 38, j’arrive toujours dans ce terrible couloir avec un quart d’heure d’avance, la respiration régulière et l’angoisse au ventre.

Je me suis installé à ma place, celle que j’ai choisie en début d’année, une place anonyme, discrète, ni trop près de la chaire où sont les fayots, ni trop au fond où sont les fumistes. J’ai sorti de mon Continuer la lecture de Quatre heures de maths